Le Tribunal criminel de la Cour de Blida (50 km à l’Ouest d’Alger) a condamné, mardi, l’ancien "Golden Boy" algérien et PDG du Groupe qui porte son nom, Abdelmoumène Khalifa, à dix-huit ans de prison ferme.
Le verdict concerne l’affaire de Khalifa Bank qui a fait faillite au début des années 2000, jugé pour la deuxième fois en appel par le même tribunal.
L’ancien homme d’affaires est aussi condamné à payer une amende d’un million de dinars algérien (6 878 dollars), avec confiscation de tous les biens saisis.
Abdelmoumene Khalifa qui avait fondé un groupe comprenant une banque, une compagnie aérienne et une chaîne de télévision, toutes fermées après l’éclatement du scandale en 2002, est poursuivi pour « association de malfaiteurs, falsification de documents officiels, usage de faux, vol en réunion, escroquerie, abus de confiance, falsification de documents bancaires et banqueroute frauduleuse ».
Réfugié à Londres, au Royaume-Uni, pendant plus de dix ans, Abdelmoumène Khalifa a été extradé, après de longues années de procédures, en 2013.
Il est alors jugé en 2015 et condamné à 18 ans de prison ferme. Un verdict confirmé lors du procès en appel. Mais ses avocats ont fait appel de la décision de la justice et la Cour suprême a accepté le pourvoi en cassation, d’où l’organisation de ce nouveau procès en appel.
Accusé dans la même affaire, l’ancien directeur de la principale agence de la Banque de développement local (BDL) de Staouéli (Alger), Issir Idir Mourad, a été, quant à lui, condamné à cinq (5) ans de prison pour participation à la falsification de documents officiels.
Ce dernier a été acquitté de l’accusation d’association de malfaiteurs. Des peines allant de deux (2) ans de prison avec sursis assortie d’une amende de 20 000 dinars (113 dollars), à huit (8) ans de prison assortie d'une amende de 500 000 dinars (3400 dollars) ont été prononcées à l’encontre de cinq (5) autres accusés.
En revanche, le Tribunal criminel a acquitté huit (8) autres accusés, dont l’ancien gouverneur de la Banque d’Algérie, Abdelwahab Keramane, son frère Abdenour et sa fille Yasmine, des charges retenues contre eux.
L'entraîneur et ex-sélectionneur de l’équipe algérienne de football, Ighil Meziane, qui avait purgé une peine de trois ans de prison ferme (2007-2010), a été lui aussi relaxé à l’occasion de ce nouveau procès et la justice a levé la mise sous séquestre de sa villa à Alger.
L’ancien directeur général de l’entreprise publique des produits pharmaceutiques, Saidal, Ali Aoun a bénéficié aussi du même verdict.
Pour rappel, le scandale Khalifa a défrayé la chronique en Algérie dès le début de l’été 2002. Bénéficiant du soutien des autorités à l’époque, Abdelmoumène Khalifa a lancé plusieurs affaires en même temps, en déboursant des sommes colossales dans des soirées avec des célébrités mondiales, dont l’acteur français Gérard Depardieu.
Cet argent qui appartient à des particuliers et des organismes publics a été dilapidé.
Source : AA