L'ONU s’inquiète de la révocation de 57 magistrats tunisiens, décidée par le président Saïed

L’ONU s’est déclarée, jeudi, inquiète de la décision du président tunisien, Kaïs Saïed, de révoquer 57 magistrats.

C’est ce qui ressort d’une conférence de presse animée par le porte-parole du Secrétaire général des Nations Unies, Stéphane Dujarric, au siège permanent de l'Organisation internationale à New York.

Les noms des 57 magistrats accusés par Saïed « d’entraves à l’exercice de la justice en lien avec des affaires de terrorisme, de corruption financière, d’outrage aux mœurs, et de collusion avec des partis politiques », ont été mentionnés dans un décret-loi, publié tard mercredi, au Journal officiel de la République tunisienne (JORT).

En réponse aux questions posées par les journalistes sur la position du Secrétaire général António Guterres vis-à-vis de la décision du président tunisien, Dujarric a déclaré : « nous sommes préoccupés par les récents développements survenus en Tunisie et continuons à suivre de près la situation dans le pays ».

Saïed avait amendé la loi qui régit le Conseil supérieur de la magistrature (CSM), s’arrogeant ainsi le pouvoir de révoquer les magistrats.

Le chef de l’État avait dévoilé en décembre dernier une feuille de route censée sortir le pays de la crise politique, dans laquelle il a annoncé un référendum sur des amendements constitutionnels le 25 juillet 2022, avant des législatives anticipées le 17 décembre, après révision de la loi électorale.

Le processus initié unilatéralement par le locataire de Carthage a essuyé les critiques des principales formations politiques tunisiennes, qui ont annoncé le boycott de ce référendum.

L’opposition tunisienne accuse Saïed de « dérive autoritaire » et de vouloir « instaurer un régime plébiscitaire ».

La Tunisie souffre, depuis le 25 juillet dernier, d’une crise politique aiguë, lorsque le président Saïed avait imposé des « mesures d’exception », en limogeant le Chef du gouvernement, en suspendant les activités du Parlement avant de le dissoudre le 30 mars 2022, et en légiférant par voie de décrets.

Plusieurs forces politiques et civiles tunisiennes rejettent ces mesures qu’elles considèrent comme étant un « coup d’Etat contre la Constitution », alors que d’autres forces les considèrent comme étant une « restauration du processus de la révolution de 2011 », qui avait fait chuter l’ancien président Zine El Abidine Ben Ali.

Source : AA

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