L'Union générale tunisienne du travail (Ugtt - la plus importante organisation syndicale) a annoncé, ce mardi, une grève générale du secteur public pour le 16 juin prochain, afin de réclamer le retrait d'une circulaire gouvernementale relative aux négociations avec les syndicats.
C’est ce qui ressort d’un communiqué rendu public par l’Ugtt, et dont l’Agence Anadolu a obtenu copie.
La centrale syndicale a indiqué que « la décision de la grève générale intervient pour exiger le retrait de la circulaire gouvernementale n°20 relative aux négociations avec les syndicats, et devant la hausse exponentielle des prix ainsi que l’érosion du pouvoir d'achat des fonctionnaires ».
La décision de la grève générale s’explique également par « l’obstination du gouvernement à attenter au principe de la négociation, et à se dérober à ses responsabilités dans la mise en œuvre des accords conclus », précise l’Ugtt, qui pointe du doigt également « la réticence du gouvernement à réformer les entreprises publiques ».
Selon la centrale syndicale, « 159 établissements et entreprises publics » sont concernés par cette grève générale.
Le 9 décembre dernier, la présidence du gouvernement avait émis la circulaire n°20 qui oblige les ministres, les secrétaires d’État, les directeurs généraux, ainsi que les PDG des établissements publics, à obtenir une autorisation préalable de la cheffe du gouvernement, avant de négocier avec les syndicats, ce qui a provoqué l’ire de l’Ugtt.
L'économie tunisienne est confrontée à la pire récession depuis l'indépendance du pays, conséquence de l'instabilité politique depuis la révolution de 2011 et des répercussions de la pandémie de Covid-19, au milieu d'appels aux autorités pour mener des réformes économiques.
Un bras de fer se profile entre le gouvernement de Najla Bouden et l’Ugtt, sur fond de politiques et mesures d’austérité adoptées par la Kasbah (siège du gouvernement), - pour sortir le pays de la crise financière et économique -, sans coordination avec la centrale syndicale, qui risquerait de provoquer une explosion sociale.
Source : AA