Des centaines de sympathisants du parti tunisien d’obédience islamique « Ettahrir » ont observé, dimanche, un sit-in dans le centre de la capitale Tunis, pour rejeter le conflit politique qui sévit actuellement dans le pays.
Depuis le 25 juillet dernier, la Tunisie évolue au rythme d'une crise politique aiguë, lorsque le président Kais Saied avait imposé une série de mesures d'exception, s’agissant notamment de la dissolution du Parlement et du Conseil supérieur de la magistrature, tout en décidant de légiférer par décrets présidentiels et d’organiser des élections législatives anticipées le 17 décembre prochain.
Les sitinneurs ont scandé une série de slogans dont « Une altercation autour d'un siège responsable…la laïcité sera éradiquée », « O colonisation, la Tunisie de Okba (Ibn Nafa’a)…Ni droite ni gauche », « O gouvernants, quelle honte…la colonisation ne vous sera pas bénéfique ».
Habib Karabaka, membre du parti, a, dans une allocution prononcée devant les manifestants, souligné que « ce que nous vivons aujourd'hui n'est pas un conflit politique entre protagonistes mais plutôt une compétition entre politiciens pour servir la colonisation ».
Il a ajouté que l’état actuel des choses est la résultante du fait que « notre destin n’est plus entre nos mains et que la situation est la cause de longues décennies d’ingérence étrangère et de l’émergence d’une classe politique soumise aux diktats de notre ennemi colonial ».
Et Karabaka de poursuivre : « Tous les politiciens aujourd'hui sont des exécutants des plans de l'Occident…Nous ne voulons pas établir un Etat islamique mais instaurer un Etat pour la Oumma islamique tout entière ».
Des forces politiques tunisiennes considèrent les mesures d'exception de Saïed comme étant un « putsch contre le texte de la Constitution », tandis que d'autres forces estiment qu'il s'agit d'une « restauration du processus de la révolution de 2021 », qui avait fait chuter le président de l'époque, Zine El Abidine Ben Ali (1987- 2011).
De son côté, le président Saïed, qui a entamé un mandat présidentiel de cinq ans en 2019, considère que ces mesures ont été prises dans le cadre de la Constitution pour protéger le pays d'un « danger imminent ».
Source : AA