Le Président du Parlement tunisien a émis une interdiction à l'encontre de la présidente du Parti Destourien Libre, au motif qu’elle continuait à « perturber les travaux du Bureau de l’ARP».
Le Président de l’Assemblée des Représentants du Peuple (ARP/Parlement), Rached Ghannouchi, a émis jeudi une décision visant à interdire à la présidente du Parti Destourien Libre (PDL), Abir Moussi, d'assister aux travaux du Bureau de l’ARP (sa plus haute instance), parce qu’elle « perturbait et entravait lesdits travaux ».
Cette décision d’interdiction a fait l’objet d’une circulaire interne émise par Ghannouchi, à l’encontre du membre du Bureau et chef de file du bloc parlementaire du PDL (16 députés sur 217), rapporte la correspondante de l'Agence Anadolu.
Dans des déclarations au sein du Parlement, Ghannouchi a estimé que cette décision d’interdiction à l’encontre de Moussi, s’explique par le fait que la présidente du PDL «continuait à perturber et entraver le travail du Bureau», et de «violer le règlement intérieur en diffusant en direct sur Facebook les travaux du Bureau de l’ARP».
Ghannouchi et le reste des membres du Bureau, ont quitté une réunion prévue ce jeudi, après que Moussi les a rejoint à cette réunion et a proféré de nombreuses accusations contre le bloc du mouvement Ennahdha (54 députés sur 217).
De son côté, Moussi est entrée dans une altercation avec des fonctionnaires du Parlement, après avoir été informée de l’interdiction dont elle faisait l’objet, selon la même source.
Dans ce contexte, le président du bloc du mouvement Ennahdha à l’ARP, Imed Khemiri, a renouvelé l'appel à « ouvrir une enquête sérieuse sur les agissements insensés et criminels de Moussi et de certains députés de son groupe, contre l'institution législative ».
Et Khemiri d’ajouter, « Ces violations contre l’ARP, son administration et ses fonctionnaires, sont documentées par des photos et des vidéos, et c'est une matière sur la base de laquelle le ministère public peut diligenter une enquête judiciaire sérieuse pour mettre fin à ces abus et crimes ».
Moussi a été accusée d'avoir « pris d'assaut une réunion au sein du Parlement sur le travail de l'institution législative à la lumière de la pandémie du coronavirus, et a empêché sa tenue en ayant recours à des moyens illégaux ».
« La présidente du bloc du PDL à l’ARP a également, perturbé mercredi les travaux de la Commission des droits, des libertés et des relations extérieures du Parlement », a ajouté Khemiri.
Le mouvement «Ennahdha» avait condamné mercredi, dans un communiqué, «la perturbation des travaux du Parlement par la présidente du PDL», appelant «le parquet à ouvrir une enquête sur cette affaire et à la poursuite judiciaire de Moussi».
Les élus de divers blocs parlementaires estiment que les agissements de Moussi, visent à perturber le travail et à discréditer l’institution législative.
Abir Moussi, avait affiché, à maintes reprises son hostilité à la révolution de 2011 qui a renversé le régime de Ben Ali et de même qu'elle a fait part de son inimitié constante à l'endroit du mouvement Ennahdha.
Source : AA