Le mouvement tunisien Ennahdha a appelé, jeudi, les autorités à libérer l'ancien Premier ministre Hamadi Jebali, les tenant pour entièrement responsables de sa sécurité.
C'est ce qui ressort d'un communiqué publié, jeudi, par le mouvement Ennahdha, et consulté par le correspondant de l'Agence Anadolu.
Le ministère tunisien de l'Intérieur avait précédemment déclaré que "l'épouse d'un ancien Premier ministre a été arrêtée en possession de matières dangereuses", notant que son mari, qui n'a pas été nommé dans le communiqué, a insisté "pour accompagner sa femme."
La page Facebook de Jebali (Premier ministre de décembre 2011 à février 2013) a quant à elle précisé que "les forces de sécurité ont pris d'assaut un atelier dont il était propriétaire, l'ont enlevé et le détiennent de manière illégale."
Commentant ces développements, Ennahdha a déclaré : "S'agissant de l'assaut contre l'atelier de l'ancien Premier ministre et candidat à la présidentielle de 2019, Mr Hamadi Jebali, sans le moindre mandat légal et en intimidant les employés, et malgré le fait qu'il ait présenté aux unités de sécurité une autorisation d'exercer cette activité et les factures de tous les matériaux et équipements utilisés, il a été conduit vers une destination inconnue. "
Ennahdha a tenu les "autorités entièrement responsables de son (Jebali) intégrité physique", appelant à "sa libération immédiate, à cesser de terroriser les opposants politiques et de tenter de fabriquer des accusations malveillantes contre eux, et à respecter la loi et les droits et libertés individuels."
Le communiqué du mouvement Ennahdha a fermement condamné "l'insulte faite à l'un des symboles de l'État."
La Tunisie traverse une grave crise politique depuis le 25 juillet 2021, date à laquelle le président Saïed a décidé d’imposer des mesures d'exception, notamment : la dissolution du Parlement et du Conseil supérieur de la magistrature, la promulgation de lois par décrets, et la tenue d'élections législatives anticipées au 17 décembre.
Certaines forces politiques et de la société civile tunisiennes considèrent ces mesures comme un "coup d'État contre la Constitution", tandis que d'autres y voient une "correction du cours de la révolution de 2011", qui a renversé le régime du Président de l'époque, Zine El Abidine Ben Ali.
Saïed, qui a entamé en 2019 un mandat présidentiel de cinq ans, a quant à lui déclaré que ses mesures "s'inscrivent dans le cadre de la Constitution et ont été prises pour protéger l'État d'un danger imminent."
Source : AA