Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a transmis, ce mardi, une invitation officielle de Vladimir Poutine à son homologue algérien, Abdelmadjid Tebboune, pour effectuer une visite officielle à Moscou. « Nous avons confirmé l’invitation du Président algérien de la part du Président russe Vladimir Poutine pour se rendre à Moscou », a-t-il déclaré lors d’un point de presse animé, mardi, à Alger à l’issue de son entretien avec son homologue algérien, Ramtane Lamamra.
Arrivé hier soir en Algérie dans le cadre d’une visite officielle, le chef de la diplomatie russe qui a été reçu également en audience par le Président Abdelmadjid Tebboune, est revenu, par la même occasion, sur plusieurs questions en lien avec les relations entre les deux pays, la crise ukrainienne, la situation au Mali et le gaz.
Sur la crise ukrainienne, Sergueï Lavrov a affirmé avoir « informé en détail nos amis algériens de l’évolution de l’opération militaire spéciale en Ukraine et qui est menée avec les rebelles de Donbass en Ukraine ». La Russie, selon lui, « apprécie la position équilibrée, mesurée prise par l’Algérie sur la question de l’Ukraine dans le cadre des organisations internationales et dans le cadre de sa politique extérieure ». « L’Algérie fait partie du groupe de contact arabe qui s’est rendu récemment en Russie et qui a rencontré le ministre ukrainien des Affaires étrangères. C’est une initiative mesurée et utile », a-t-il déclaré.
Qualifiant le gel des avoirs russes par l’occident « de vol qui n’est même pas caché », Sergueï Lavrov assure que son pays est « déterminé à empêcher ce monde unipolaire voulu par les USA ». « Nous allons chercher à entretenir ce monde multipolaire vanté par l’ONU », a-t-il lancé, estimant que l’Union européenne (UE) « n’a pas de politique étrangère, mais elle se soumet à ce que lui dicte les USA ».
Sur le fonctionnement de l’ONU, il a réitéré aussi « l’attachement de son pays au renforcement de la charte de l’ONU, car cet instrument est très important pour la paix dans le monde notamment pour contrer les tentatives des USA et certains de leurs alliés ».
En réponse à une question sur la crise politique au Mali, le diplomate russe a exprimé le soutien de son pays « à la solution politique en application de l’accord d’Alger de 2015 ». « Nous considérons que l’usage de sanctions pour résoudre le problème au Mali et contreproductif », a-t-il indiqué.
« Partenariat stratégique »
Abordant les relations bilatérales, il a souligné que la Russie et l’Algérie « entretiennent des rapports anciens, amicaux et sincères » et que les deux pays « fêtent cette année leur 70 ans de relations diplomatiques qui correspond à la proclamation de l’indépendance de l’Algérie ». Avec son homologue algérien, a-t-il soutenu, « un intérêt a été accordé au développement de ces relations tant sur le plan politique, économique et commercial que sur la coopération militaire, culturelle et scientifique ».
« Actuellement, nous avons un document de base sur le partenariat stratégique. Aujourd’hui nous avons confirmé notre intérêt réciproque pour mettre en place un nouveau document qui remplace celui de 2001 et qui va fixer les orientations de notre coopération. Nous avons manifesté notre satisfaction que malgré la pandémie du Coronavirus, notre échange commercial a dépassé les 3 milliards de dollars l’an dernier et nous espérons que cette tendance va se poursuivre », a-t-il précisé, annonçant l’intérêt des entreprises russes à nouer des partenariats avec des opérateurs algériens dans les domaines de l’énergie et des ressources naturelles.
« Toutes ces questions seront au cœur des négociations au sein de la commission intergouvernementale dans les mois prochains ici à Alger. Nous avons parlé aussi de coopération militaire et technique qui a des perspectives tout à fait riches et la Russie apprécie la confiance que nous ont accordé nos partenaires algériens en la matière », a-t-il indiqué. Abordant la question énergétique et l’alimentation du marché mondial en gaz, Sergueï Lavrov a assuré que l’Algérie et la Russie « s’en tiennent aux accords conclus ».
Source : AA