Tunisie : Nouvelle composition de l'Instance Supérieure Indépendante pour les Élections

Le décret présidentiel publié par le président tunisien Kais Saïed, lundi, a révélé la nouvelle composition de l'Instance Supérieure Indépendante pour les Élections (ISIE).

La nouvelle ISIE est présidée par Farouk Bouaskar, membre de l'ancienne instance.

La nouvelle composition comprend 6 membres, il s'agit de Sami Ben Slama et Mohamed Tlili Mansri (deux membres de l'ancienne instance), Habib Rebii (magistrat de l'ordre judiciaire), Maher Jedidi (magistrat de l'ordre administratif), Mahmoud Ouaer (magistrat de l'ordre financier), et Mohamed Naoufel Frikha (ingénieur spécialiste en matière de systèmes d'information et de sécurité informatique).

L'Instance Supérieure Indépendante pour les Élections est un organe constitutionnel qui supervise les élections depuis octobre 2011.

Elle était auparavant composée de 9 membres "indépendants, neutres et qualifiés", élus par le Parlement à la majorité des deux tiers, et exerçant leurs fonctions pour un mandat de 6 ans, renouvelable par tiers tous les deux ans.

Selon un décret présidentiel publié le 22 avril au Journal officiel, la loi fondamentale et la composition de l'ISIE ont été amendées, le bureau de l'instance devenait ainsi "composé de 7 membres nommés par décret présidentiel."

Plusieurs forces politiques, dont le mouvement "Ennahdha" et le "Parti des travailleurs" (gauche), ont rejeté le décret d'amendement de l'ISIE, considérant qu'il s'inscrit dans le cadre de la "consécration du pouvoir individuel."

La Tunisie traverse une grave crise politique depuis le 25 juillet dernier, suite aux mesures d'exception imposées par Saïed, notamment la dissolution du Parlement, la suppression de l'organe de contrôle de la constitutionnalité des lois, la promulgation de lois par décrets présidentiels et la dissolution du Conseil supérieur de la magistrature.

Certaines forces politiques tunisiennes qualifient ces mesures de "coup d'État contre la Constitution", tandis que d'autres forces les considèrent comme une "correction du cours de la révolution de 2011."

Source : AA

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