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- Le 22 Novembre 2024
Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a déclaré espérer poursuivre les évacuations lundi matin, mais selon un commandant ukrainien, les bombardements avaient repris dès la fin des opérations dimanche soir.
Pour des dizaines de personnes recluses dans le complexe sidérurgique Azovstal à Marioupol, l’insoutenable attente a enfin pris fin. « Plus d’une centaine de civils ont déjà été évacués, tout d’abord des femmes et des enfants », a confirmé, dans la nuit du dimanche 1er mai au lundi 2 mai, le président ukrainien, Volodymyr Zelensky.
« Aujourd’hui, pour la première fois depuis le début de la guerre, ce couloir humanitaire vital a commencé à fonctionner. Pour la première fois, il y a eu deux jours de vrai cessez-le-feu sur ce territoire », a-t-il déclaré dans un message diffusé par vidéo, précisant que les premiers évacués seraient dirigés vers Zaporijia, ville située à l’ouest de Marioupol.
Plus tôt, les Nations unies (ONU) avaient confirmé la tenue de ces opérations d’évacuations commencées samedi et menées en coordination entre l’Ukraine, la Russie et le Comité international de la Croix-Rouge (CICR). Le CICR a, lui, précisé dimanche qu’« un convoi de bus et d’ambulances était parti le 29 avril et avait parcouru 230 kilomètres pour rejoindre l’usine de Marioupol samedi matin ».
M. Zelensky a dit « espérer que les conditions seront réunies pour poursuivre les évacuations depuis Marioupol », lundi. « Nous prévoyons de démarrer à 8 heures », avance-t-il.
Mais le commandant de la 12e brigade de la garde nationale ukrainienne chargée de la défense de Marioupol, Denys Chlega, a déclaré, de son côté, que les forces russes avaient repris leurs bombardements sur le complexe sidérurgique immédiatement après l’évacuation partielle des civils. Dans une interview télévisée, il a affirmé que des dizaines de jeunes enfants restaient encore dans des bunkers sous les installations industrielles, et que, au total, plusieurs centaines de civils étaient toujours piégées sur le site aux côtés de près de 500 soldats blessés et de nombreux cadavres. L’usine est la seule partie de la ville non occupée par les Russes.
Le ministère de la défense russe a, lui, assuré que, « grâce à l’initiative du président russe Vladimir Poutine, 80 civils, dont des femmes et des enfants, détenus par des nationalistes ukrainiens, ont été secourus du territoire de l’usine Azovstal à Marioupol (…), évacués vers le village de Bezimenne, dans la “république populaire de Donetsk”, où ils ont reçu un logement, de la nourriture et l’assistance médicale nécessaire ». La région de Donetsk est sous contrôle russe.
« Les civils (…) qui souhaitaient partir vers les zones contrôlées par le régime de Kiev ont été transférés à des représentants de l’ONU et du CICR », a ajouté le ministère. Ce dernier a diffusé une vidéo qui montre un convoi de voitures et de bus roulant dans le noir, ornés de la lettre « Z », symbole des forces armées russes dans ce conflit.
L’appel du pape François
Depuis le début du conflit, le 24 février, plusieurs milliers de civils ont réussi à quitter Marioupol, une ville portuaire peuplée, avant la guerre, d’un demi-million d’habitants et désormais presque entièrement détruite par des bombardements qui auraient fait, selon les Ukrainiens, au moins 20 000 morts.
Mais c’est la première fois, après de multiples tentatives avortées et malgré l’intercession de responsables étrangers, que des civils retranchés dans le complexe d’Azovstal peuvent en sortir. Le pape François a renouvelé, dimanche, son appel, lors de la prière de l’Angélus au Vatican, à l’ouverture de couloirs humanitaires sécurisés pour évacuer les civils de « Marioupol, ville de Marie, bombardée et détruite de manière barbare ».
De nouvelles images satellite de Maxar Technologies, prises le 29 avril, ont montré que la quasi-totalité des bâtiments de l’immense complexe sidérurgique avaient été détruits par les bombardements, les militaires ukrainiens et les civils se terrant dans les nombreuses galeries souterraines datant de l’époque soviétique.
Le commandant de la 36e brigade ukrainienne de fusiliers marins retranchés à Azovstal, Serhi Volynsky, avait ainsi déclaré, jeudi, qu’une bombe russe avait détruit l’hôpital de campagne souterrain mis en place sur le site.
« Toute l’infrastructure médicale et la salle d’opération ont été anéanties. Beaucoup de nos gars ont été tués sur le coup. Beaucoup de blessés ont reçu de nouvelles blessures. La situation devient encore plus critique », avait-il transmis au site ukrainien Levy Bereh, alors que, la veille, il faisait déjà état de 600 soldats blessés et de centaines de civils.
Visite surprise d’officiels américains
Confrontée à une lente progression des forces russes dans l’est de son territoire après les avoir mises en échec autour de Kiev au début de l’offensive, l’Ukraine a reçu ce week-end la visite, non annoncée, d’une délégation du Congrès américain avec, à sa tête, la présidente de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi, reçue par Volodymyr Zelensky.
« Notre délégation s’est rendue à Kiev pour envoyer un message sans équivoque et retentissant au monde entier : les Etats-Unis sont aux côtés de l’Ukraine », a souligné la délégation du Congrès, garant de l’aide américaine qui va notamment passer par un programme Lend-Lease (Prêt-Bail), semblable à celui mis en place par les Etats-Unis pour ses alliés pendant la deuxième guerre mondiale.
Un haut responsable militaire ukrainien a dit avoir informé le chef d’état-major de l’armée américaine, Mark A. Milley, de « la situation difficile dans l’est de notre pays, notamment dans les régions d’Izioum et de Sievierodonetsk, où l’ennemi a concentré l’essentiel de ses efforts et ses troupes les plus préparées au combat ».
Dans les régions de Kharkiv, deuxième ville du pays, et Donetsk, huit civils ont été tués, dimanche, dans des bombardements, dont quatre dans la seule ville de Lyman, proche du front, ont annoncé les gouverneurs régionaux. C’est sur ce front oriental que l’armée russe grignote du terrain, en cherchant à prendre en étau son adversaire depuis le Nord et le Sud afin de compléter son emprise sur le bassin minier du Donbass.
Dans le Sud, le ministère de la défense russe a assuré avoir détruit, en frappant samedi un aérodrome près d’Odessa, « un hangar avec des armes et des munitions reçues des Etats-Unis et de pays européens », ainsi que la piste. Le gouverneur de la région, Maksym Martchenko, avait fait état, samedi, d’une frappe de missiles sur un aéroport de cette ville portuaire d’un million d’habitants, jusqu’à présent relativement épargnée.
Moscou dément viser une victoire finale au 9 mai
Alors que des analystes, et même Emmanuel Macron, estimaient une fin possible du conflit au 9 mai, Sergueï Lavrov, le ministre des affaires étrangères de la Fédération de Russie, a démenti que le « Jour de la victoire » servirait de marqueur final pour décrocher une victoire militaire.
« Nos militaires n’ajusteront pas artificiellement leurs actions à une date quelconque, y compris le Jour de la victoire », a-t-il déclaré dans un entretien avec la télévision italienne Mediaset diffusé dimanche, en référence à cette date commémorant le 9 mai 1945 et la reddition des nazis face aux Alliés, dont l’Union soviétique.
« Le rythme de l’opération en Ukraine dépend, avant tout, de la nécessité de limiter les risques éventuels pour la population civile et les militaires russes », a-t-il ajouté.
La Russie célèbre généralement le 9 mai en grande pompe, avec un grand défilé militaire dans le centre de Moscou et un discours du président, Vladimir Poutine, saluant le rôle de premier plan joué par le pays dans la défaite du fascisme en Europe.
Source : Le Monde avec AFP