L'Union générale tunisienne du travail (UGTT) a renouvelé, dimanche, son appel au président Kais Saied pour qu'il lance un dialogue national "avant qu'il ne soit trop tard".
Cela ressort d'un discours du secrétaire général de l'Union générale tunisienne du travail, Noureddine Taboubi, à l'occasion de la Journée internationale des travailleurs (correspondant au 1er mai de chaque année), diffusé sur le site Internet de la centrale syndicale.
"Le syndicat renouvelle l'appel du président à mettre en œuvre sa volonté exprimée d'assumer la responsabilité de superviser le dialogue national en le lançant immédiatement et avant qu'il ne soit trop tard", a déclaré Taboubi.
Le syndicaliste a ajouté que le dialogue national est le "dernier canot de sauvetage".
Il a souligné que "tout comme il n'est permis à personne de rater l'occasion offerte par le cadeau des Tunisiens et des Tunisiennes le 25 juillet et de revenir aux conditions de détérioration qui prévalaient avant cette date, il n'est pas permis non plus de continuer l'état actuel d'incertitude et d'accaparement du pouvoir."
Taboubi a estimé que la situation actuelle "ne fera qu'obscurcir les vrais problèmes du peuple tunisien avec une rhétorique populiste qui n'a fait qu'aggraver la situation, bouché les horizons, accéléré l'état d'effondrement et de l'incertitude".
Dans le contexte des conditions économiques et sociales actuelles en Tunisie, Taboubi a déclaré, commentant l'ouverture des négociations par le gouvernement avec le Fonds monétaire international, que "le mémorandum d'engagements soumis par le gouvernement au FMI a été exécuté sans consultation".
Il a ajouté que ce mémorandum "incluait des mesures liées à la réduction de la masse des salaires, à l'arrêt des affectations dans la fonction publique et les institutions de l'État, et à la suppression des subventions (pour les matières de base)".
"Les promesses ont été abandonnées, ce qui confirme une fois de plus que ce gouvernement, comme d'autres gouvernements successifs, cherche à imputer aux travailleurs, la classe moyenne et les classes démunies, la responsabilité de l'échec des choix gouvernementaux et les conséquences de crises économiques et sociales et les entraînant vers l'appauvrissement et la marginalisation, "a-t-il expliqué.
Taboubi a appelé le président Kais Saied à "intervenir contre le gouvernement qu'il avait lui-même choisi, afin de revoir ses choix et à ne pas se plier à ce qui pourrait nuire aux travailleurs et au grand public".
En février dernier, le gouvernement dirigé par Najla Bouden a entamé des négociations avec le Fonds monétaire international, dans le but d'obtenir un plan de sauvetage, en échange de réformes comprenant des baisses de dépenses, notamment la suppression des subventions sur les produits de base.
Depuis le 25 juillet 2021, la Tunisie vit au rythme d'une crise politique depuis que son président, Kais Saied, a entamé des mesures exceptionnelles, notamment : la dissolution du Parlement et du Conseil de la magistrature, la promulgation de lois par décrets présidentiels et l'organisation d'élections législatives anticipées au 17 décembre 2022.
Il est à signaler que l'UGTT était l'une des parties qui avaient salué les mesures exceptionnelles du président Saied, mais exige des garanties et critique la lenteur des réformes.
Source : AA