L’Algérie a passé une nouvelle commande pour l’achat d’une importante quantité de blé dur auprès du Mexique, dans un contexte marqué par pression sur le produit et la hausse des prix sur le marché international.
Selon des opérateurs européens cités par plusieurs médias, l’Office algérien interprofessionnel des céréales, chargé d’importer au nom de l’Etat, a conclu un accord, mardi, avec des fournisseurs mexicains.
Ce dernier porte sur la livraison de près de 500 000 tonnes de blé en deux tranches, soit 230 000 tonnes et 250 000 tonnes de blé dur. Selon les mêmes sources, le prix d’achat de ces quantités oscille entre 570 et 590 dollars la tonne incluant les frais de transport.
Les livraisons devront se faire en trois parties : les 16 et 31 mai, le 1er et le 15 juin, et les 16 et 30 juin. Ces importations s’inscrivent dans le cadre d’une démarche des autorités algériennes de renforcer les stocks du pays en blé, dans un contexte marqué par de graves perturbations du marché international lourdement impacté par la guerre en Ukraine.
L’Algérie, rappelons-le, figure parmi les plus gros importateurs de blé dans le monde. Elle dépend à hauteur de 60 % des achats sur le marché mondial pour satisfaire ses besoins de consommation qui s’élèvent en moyenne à environ 11 millions de tonnes par an.
Habituée à acheter l’essentiel de son blé de la France, l’Algérie avait modifié, en 2020, son cahier des charges pour l’achat de blé, afin de diversifier ses sources d’approvisionnement.
Depuis cette modification, l’Algérie s’était peu à peu détournée de la France, qui était son fournisseur traditionnel en blé. A fin décembre 2021, la France a exporté moins de 1,2 million de tonnes à fin décembre 2021 (mi-campagne), contre 2 à 4 millions de tonnes en année normale à la même date.
Avec le déclenchement de la guerre en Ukraine, le 24 février dernier, le marché du blé a connu une perturbation, en raison du blocage de nombreux ports de la Mer Noire. Cette situation a également fait flamber les cours des céréales, atteignant des niveaux jamais enregistrés depuis 2008 pour le blé, dont le prix de la tonne a dépassé les 400 euros.
La Russie et l’Ukraine fournissent 30 % du blé et 15 % du maïs échangés à l’échelle mondiale. Avant le début de la guerre, il restait à l’Ukraine environ 6 millions de tonnes de blé et 15 millions de tonnes de maïs à exporter, et la Russie 12 millions de tonnes de blé et 3 millions de tonnes de maïs.
Il y a quelques jours, le ministre de l’Agriculture, Abdelhafid Henni, a indiqué que l’Algérie avait procédé avant la flambée récente des prix des céréales sur le marché international, à l’importation de « grandes » quantités lui permettant de couvrir les besoins nationaux en 2022.
Le même responsable a assuré que l’Algérie « dispose d’un stock de céréales suffisant jusqu’à la fin de l’année en cours et ne sera pas affectée par les changements survenus au niveau mondial ».
Source : AA