Un détenu connu pour son implication dans le mouvement de contestation, Hirak du 22 février 2019, est décédé, le 24 avril courant, à la prison de Koléa, à l’ouest d’Alger.
Il s’agit de Hakim Debbazi, 55 ans et père de trois enfants, qui a été placé sous mandat de dépôt, en février dernier, après son arrestation par les services de sécurité à Hadjout, dans la wilaya (département) de Tipaza (70 km à l’ouest d’Alger).
L’information concernant sa disparition a été donnée par plusieurs sites d’information algériens en citant des avocats et des militants politiques.
Selon les mêmes sources, l’homme a été poursuivi pour «incitation à attroupement », « outrage à corps constitué » et « publications Facebook pouvant porter atteinte à l’intérêt national».
Ses avocats, selon la ligue algérienne pour la défense des droits de l’homme (LADDH), avaient déjà introduit des demandes de liberté provisoire pour « des raisons de santé » qui ont été rejetées par la justice.
« Comment on en est arrivés là. Mourir en prison pour une publication ou une opinion ! L’Algérie Nouvelle du changement promise par le pouvoir, est une supercherie qui se met encore une fois à nu, elle est pire que l’Algérie de Bouteflika chassé par le Hirak », déplore Saïd Salhi, vice-président de la LADDH sur sa page Facebook.
Ce dernier réclame l’ouverture d’une enquête sur les « conditions de la mort de ce détenu », dont l’enterrement est prévu pour ce lundi dans sa localité. La LADDH dénonce également le recours « abusif à la détention provisoire qui est pourtant codifiée et limitée à certaines graves affaires par les lois algériennes ».
Jusqu’à la mi-journée d’aujourd’hui, l’administration pénitentiaire algérienne et le ministère de la Justice n’ont pas communiqué sur le sujet.
Pour rappel, ce décès est le troisième du genre depuis 2016. Le premier cas de décès en détention était celui du journaliste et blogueur, Mohamed Tamalt.
Vivant en Angleterre, ce dernier a été arrêté et placé en détention provisoire après son entrée en Algérie. Contestant sa détention, le journaliste a entamé une grève de la faim, avant de décéder après son évacuation à un hôpital d’Alger. Sa famille avait alors dénoncé « des violences exercées à son encontre » et demandé une enquête.
En mai 2019, le médecin et militant politique, Kamel Eddine Fekhar est également décédé en détention à la prison de Blida, après une grève de la faim qui a duré plusieurs dizaines de jours.
Selon sa femme et son avocat, ce père de trois enfants est décédé « faute d’une prise en charge médicale ».
A l’époque, les autorités judiciaires avaient annoncé une enquête, dont les résultats n’ont pas été communiqués à nos jours.
Source : AA