L’Organisation des Nations Unies a mis en garde, vendredi, quant à un « éloignement » de la Tunisie de la démocratie, mettant l’accent sur l’importance que revêt le dialogue entre les différents protagonistes locaux.
C’est ce qui ressort d’une déclaration faite par la porte-parole associée du Secrétaire général de l’ONU, Eri Kaneko, en réponse à la question de l’un des journalistes au sujet de l’amendement de la loi organique relative à l’instance indépendante chargée des élections en Tunisie.
Plus tôt dans la journée du vendredi, un décret-loi a été publié dans le Journal Officiel de la République Tunisienne (JORT) portant amendement de la loi organique et de la composition de l’Instance supérieure indépendante pour les élections (Isie - constitutionnelle). L’amendement porte particulièrement sur la nomination des sept membres de l’Isie par le président de la République.
La porte-parole onusienne a formulé l’espoir de voir « un dialogue tunisien de nature à ce qu’il soit permanent ».
« La poursuite d’un tel dialogue sera à même d’éviter l’enlisement de la Tunisie dans un processus qui l’éloignera de la démocratie », a ajouté Kaneko.
Depuis le 25 juillet 2021, la Tunisie souffre d’une crise politique aiguë à la suite de la prise par le chef de l’Etat, Kaïs Saïed, de mesures « d’exception », s’agissant notamment de la dissolution du Parlement et du Conseil supérieur de la magistrature et de l’abrogation de l'Instance de contrôle de la constitutionnalité des lois.
Plusieurs forces politiques considèrent ces mesures comme étant un « coup d’Etat » contre la Constitution, tandis que d’autres estiment qu’il s’agit d’une « restauration du processus de la révolution de 2011 », qui avait fait chuter l’ancien président Zine El Abidine Ben Ali (1987-2011).
Source : AA