Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, est arrivé, mercredi soir, en visite à Alger sur invitation de son homologue algérien, Ramtane Lamamra. Deuxième du genre en l'espace de quatre mois, cette visite a été une occasion, selon le chef de la diplomatie française, "pour évoquer des dossiers sensibles", avec le Président Abdelmadjid Tebboune qui l'a reçu longuement en audience.
Les discussions avec le chef de l'Etat algérien, selon lui, ont porté sur les relations bilatérales et la préparation de la prochaine réunion du Comité intergouvernemental de haut niveau (CIHN) qui ne s’est pas réuni depuis 2017.
Ce comité devait tenir une réunion il y a une année. Mais elle a été reportée à la dernière minute, en raison des tensions politiques entre les deux pays. À l'époque, les propos de l'ancien ministre du Travail, El Hachemi Djaâboub, avaient provoqué le mécontentement des autorités françaises. Le ministre algérien avait qualifié la France « d’ennemi éternel » et « traditionnel » de l’Algérie.
En réaction, le Président français, Emmanuel Macron, avait jugé ces propos « d'inadmissibles ». Depuis, les relations entre l’Algérie et la France ont traversé une forte période de turbulence, notamment en automne 2021, suite aux déclarations du président Emmanuel Macron sur le système algérien et la colonisation.
Le retour à la normale n'a eu lieu qu'en décembre dernier suite également à une visite de Jean-Yves Le Drian. Outre cette réunion du Comité intergouvernemental, les deux parties ont aussi évoqué l'état des relations bilatérales entre les deux pays. "Nous poursuivons le travail que nous avons déjà entamé pour relancer nos relations bilatérales qui sont importantes pour les deux pays" , a expliqué également Le Drian dans une déclaration à l’issue de ses entretiens avec le Président Tebboune.
Soulignant la " profondeur historique" des relations franco-algériennes, il a affirmé avoir évoqué avec le chef de l’Etat algérien "la lutte contre le terrorisme, le Sahel et la situation régionale, notamment la relance du processus politique en Libye, ainsi que la guerre en Ukraine et ses répercussions sur la sécurité de l’Europe ainsi que sur ses approvisionnements en produits énergétiques".
Selon lui, les discussions avec le Président Tebboune autour de ces "dossiers sensibles" ont lieu dans la "confiance" et "l’esprit de solidarité" qui sont la "base de notre partenariat" .
Source : AA