Une délégation du Parlement européen a appelé, mercredi, les Tunisiens à s’engager « de toute urgence » dans un dialogue « inclusif et structuré » pour trouver une solution à la crise politique qui sévit dans le pays.
C’est ce qui ressort d'une déclaration publiée par la commission des affaires étrangères du Parlement européen à l'issue d’une visite officielle de 3 jours, entamée lundi, par une délégation d’eurodéputés en Tunisie, pour mener des consultations « sur les progrès réalisés par la Tunisie sur la voie des réformes politiques et le retour à la stabilité institutionnelle ».
« Nous encourageons de toute urgence les Tunisiens à s’engager dans un dialogue tuniso-tunisien inclusif et structuré, incluant des représentants du gouvernement, des partis politiques, des syndicats, de la société civile et des organisations féministes », a déclaré la délégation du Parlement européen.
Les membres de la commission des affaires étrangères du Parlement européen estiment qu’aucune solution à cette crise ne peut être trouvée « sans la pleine participation de toutes les parties prenantes susmentionnées ».
« L’Union européenne continue d’être aux côtés de la Tunisie, notamment à travers une assistance financière urgente et substantielle », lit-on dans le texte de la déclaration.
La délégation d’eurodéputés a fait part de la disposition du Parlement européen à « offrir une assistance technique pour des efforts inclusifs et transparents en faveur de réformes politiques et économiques, y compris une assistance pour aider à évaluer les options de la réforme électorale ».
Elle a souligné l'importance de préserver l'indépendance de l’Instance supérieure indépendante pour les élections (Isie), indiquant par ailleurs, avoir mis l’accent lors de ses discussions sur le fait que « la légitimité politique aussi bien du président de la République que des élus du Parlement émane, à titre égal, du peuple et de la même Constitution ».
La Tunisie souffre, depuis le 25 juillet dernier, d'une crise politique aiguë, lorsque le président de la République Kaïs Saïed avait imposé des mesures « d'exception », s'agissant entre autres de la dissolution du Parlement ainsi que du Conseil supérieur de la magistrature tout en légiférant par décrets présidentiels. Il a également décidé la tenue d'élections législatives le 17 décembre 2022.
La majorité des forces politiques et sociales tunisiennes, rejette les décisions de Saïed, qu'elle considère comme étant « un coup d'Etat contre la Constitution », tandis que d'autres partis les soutiennent, estimant qu'il s'agit d'une « restauration du processus de la Révolution » de 2011.
Source : AA