Tunisie: les citoyens manifestent dans la capitale pour exiger le retour à la "voie constitutionnelle"

Des centaines de personnes ont participé, dimanche, à une manifestation dans le centre de la capitale tunisienne, pour commémorer la Fête des Martyrs, et exiger le "retour à la voie constitutionnelle" dans le pays.

Le rassemblement s'est tenu devant le Théâtre municipal dans l'Avenue Habib Bourguiba dans le centre de la capitale, à l'invitation de l'initiative "Citoyens contre le coup d'État".

La manifestation s'est déroulée au milieu d'une forte présence sécuritaire dans la rue principale de la capitale et aux entrées voisines qui y mènent.

Les manifestants ont scandé des slogans contre le Président tunisien, notamment "Le peuple veut ce qu'il ne veut pas", "A bas le coup d'État", "Libertés... Libertés, l'État policier est dépassé", ou encore "constitution, liberté, dignité nationale".

Cette action intervient également en commémoration de la Fête des Martyrs, célébrée chaque 9 avril.

La Tunisie a commémoré, samedi, le 84ème anniversaire des événements du 9 avril 1938, où des émeutes avaient eu lieu entraînant la mort de 22 Tunisiens lors d'une fusillade sanglante, pour réprimer des manifestations qui revendiquaient l'institution d'un parlement au sein de la Tunisie encore sous protectorat français.

"Citoyens contre le coup d'État" est une initiative populaire qui a présenté une proposition de feuille de route pour mettre fin à la crise politique en Tunisie, y compris la tenue d'élections présidentielles et législatives anticipées au second semestre de 2022..

La Tunisie traverse une grave crise politique depuis le 25 juillet dernier, où le Président Kais Saïed avait imposé des mesures exceptionnelles, notamment : geler les pouvoirs du Parlement (avant de prendre la décision de le dissoudre le 30 mars), promulguer des lois avec décrets présidentiels et dissoudre le Conseil supérieur de la magistrature.

La majorité des forces politiques en Tunisie rejettent les décisions de Saïed, et les considèrent comme un "coup d'Etat contre la Constitution", tandis que d'autres forces les soutiennent, les considérant comme un "redressement du processus de la révolution de 2011", qui a renversé le régime de l'ex-président, Zine El Abidine Ben Ali (1987-2011).

Source : AA

De la même section Regional