Le président tunisien Kaïs Saïed a promis, samedi, que le prochain Parlement reflétera la volonté des citoyens, affirmant que les prochaines élections se dérouleront selon un nouveau mode de scrutin.
Dans une allocution diffusée sur la page officielle de la Présidence de la République tunisienne sur le réseau social « Facebook », Saïed a indiqué que « les martyrs de la patrie, qui sont tombés le 9 avril 1938, réclamaient la souveraineté pour le peuple ».
« La Tunisie recèle une histoire riche de la gloire de ses martyrs et d’une pensée nationale éclairée », a-t-il assuré.
Ce samedi coïncide avec le 84ème anniversaire de la Fête des martyrs qui célèbre les Évènements du 9 avril 1938, qui ont vu des dizaines de Tunisiens tués par les soldats français, alors qu'ils participaient à des marches pacifiques pour réclamer un Parlement tunisien et des réformes politiques, à l'époque de l'occupation française du pays (1881-1956).
Et Saïed de poursuivre: « Les Tunisiens ont été déçus par l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) mais le prochain Parlement reflétera leur volonté avec sincérité et authenticité, contrairement à ce qui s'est passé lors des décennies écoulées ».
Il a considéré que « le dialogue ne peut se tenir qu'avec les patriotes sincères, excluant quiconque qui s'est jeté dans les bras de l'étranger » (sans nommer une quelconque partie).
Saïed a relevé que « les élections se tiendront sur la base d'un nouveau mode du scrutin ».
Le président tunisien n'a pas été explicite quant à la nature du nouveau mécanisme. Toutefois, il a indiqué à maintes reprises la tendance vers le changement du mode de scrutin sur les personnes au lieu du scrutin de listes à la proportionnelle, comme cela était le cas auparavant.
Il y a de cela quelques semaines, Saïed avait annoncé qu'un « référendum populaire sera organisé le 25 juillet prochain, avec la participation de toutes les parties, pour exprimer leurs opinions et points de vue quant à la nature du régime politique ».
Cette étape, avait-il souligné, sera suivie par « l'élaboration par une commission, des conclusions de la Consultation dans un texte juridique et le peuple dira son mot lors de la tenue d’élections, le 17 décembre prochain ».
Le 30 mars dernier, l’ARP a tenu une séance plénière virtuelle, au cours de laquelle les députés présents avaient voté l’abrogation des mesures d’exception de Saïed.
Quelques heures après la tenue de cette séance, Saïed a décidé de dissoudre le Parlement, avec comme motif la « préservation de l'Etat et de ses institutions », qualifiant par ailleurs la réunion du Parlement et ce qui en a découlé de « coup d’Etat manqué ».
La Tunisie souffre, depuis le 25 juillet dernier, d'une crise politique aiguë, lorsque le président Saïed avait imposé des mesures « d'exception », s'agissant entre autres du gel des activités du Parlement, de la dissolution du Conseil supérieur de la magistrature tout en légiférant par décrets présidentiels.
La majorité des forces politiques et sociales tunisiennes, rejette les décisions de Saïed, qu'elle considère comme étant « un coup d'Etat contre la Constitution », tandis que d'autres partis les soutiennent, estimant qu'il s'agit d'une « restauration du processus de la Révolution » de 2011.
Saïed, qui avait entamé un mandat présidentiel de cinq ans en 2019, a dit que ses décisions sont des mesures prises dans le cadre de la Constitution pour protéger l'Etat « d'un péril imminent », mettant l'accent sur la préservation des droits et des libertés.
Source : AA