Jeudi, le président tunisien Kaïs Saïed a appelé la justice de son pays à "rendre justice" dans ce qu'il a qualifié de "tentative de coup d'Etat", à savoir la tenue de la session parlementaire de mercredi, au cours de laquelle a été votée une loi portant annulation des mesures d'exception prises par le président de la République tunisienne le 25 juillet dernier.
C'est ce qui ressort d'une réunion tenue par Saïed au Palais de Carthage, avec la Cheffe du gouvernement Najla Bouden et les ministres de la Justice Leila Jaffal, de la Défense nationale Imed Memmiche et de l'Intérieur Taoufik Charfeddine, selon un communiqué de la présidence consulté par l'Agence Anadolu.
Le communiqué explique que la réunion "a porté sur le fait que le pouvoir judiciaire, dans cette étape délicate de l'histoire de la Tunisie, doit être au rendez-vous pour rendre la justice de manière équitable."
Et d'ajouter : "Ce qui s'est passé hier (la session du parlement) est une tentative de coup d'État ratée, une conspiration contre la sécurité intérieure et extérieure de l'État, et une tentative désespérée de porter atteinte à l'unité et à l'indépendance de l'État."
Les députés du parlement tunisien ont voté, mercredi, lors d'une session plénière virtuelle, en faveur d’une loi annulant les mesures d'exception adoptées par le président Saïed le 25 juillet, notamment le gel des prérogatives du Parlement, l'adoption de lois par décret présidentiel et la dissolution du Conseil supérieur de la magistrature.
Quelques heures plus tard, le président Saïed a annoncé la dissolution du parlement "afin de préserver l'État et ses institutions", considérant que la réunion du parlement et ce qui en est ressorti était une "tentative de coup d'État ratée".
Plusieurs forces politiques et de la société civile rejettent les mesures d'exception de Saïed et les assimilent à un "coup d'État contre la Constitution", tandis que d'autres forces les soutiennent et les considèrent comme une "correction du cours de la révolution de 2011" qui a renversé le régime du président de l’époque, Zine El Abidine Ben Ali.
Saïed, qui a entamé un mandat présidentiel de 5 ans en 2019, affirme que ses mesures ont "été prises dans le cadre de la Constitution pour protéger l'État d'un danger imminent ", soulignant que les libertés et les droits ne sauraient être violés.
Source : AA