Crise libyenne : L’élection présidentielle « ne doit pas être une fin en soi », selon Alger

Le ministre algérien des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, a explicité, aujourd'hui, la vision de l’Algérie pour le règlement définitif de la crise en Libye. S’exprimant à l’occasion de la 20e édition du Forum international de Doha, au Qatar (26 et 27 mars), le chef de la diplomatie algérienne a évoqué d’abord la question de la présidentielle, prévue initialement en décembre 2021 avant d’être renvoyée sine die.

Selon un communiqué du ministère algérien des Affaires étrangères, Lamamra a indiqué que ce scrutin « ne doit pas être une fin en soi », estimant qu’il est « tributaire des avancées réalisées dans les autres processus qui doivent fonctionner de façon cohérente et complémentaire ».

« Nous estimons qu’il faut accorder le même intérêt aux processus politique et sécuritaire », a-t-il déclaré. Dans ce sens, Ramtane Lamamra a plaidé pour la « préservation et la consolidation du cessez-le-feu en actionnant toutes ses clauses, notamment le déploiement des observateurs internationaux et locaux et le retrait des forces et combattants étrangers ainsi que des mercenaires et l’interdiction d’acheminement d’armes vers la Libye ».

« Vu les retombées de la crise libyenne sur les Etats riverains, ces derniers aspirent à contribuer à la concrétisation des objectifs du processus sécuritaire en collaboration avec le comité des 5+5, ce qui a été exprimé avec force au cours de la réunion d’Alger les 30 et 31 août dernier », a-t-il précisé.

Le ministre algérien a affirmé également qu’il était aussi important d’éviter, « notamment dans la période actuelle, la multiplication des processus et des initiatives susceptibles d’affaiblir le rôle central de l’ONU ». « Nous exprimons notre opposition à ce qui est appelé ‘’le tourisme politique’’ à travers lequel ses promoteurs se cherchent un rôle régional illusoire aux dépens des intérêts du peuple libyen frère », a-t-il lancé.

Poursuivant, Ramtane Lamamra a affiché la disponibilité de l’Algérie à partager avec le peuple libyen son expérience de réconciliation nationale. « Partant de sa propre expérience, l’Algérie réaffirme l’importance de prévenir à une réconciliation nationale en Libye d’une manière qui garantira de fermer les pages des divergences, d’unifier les rangs et de s’éloigner de la logique du vainqueur et du vaincu », a-t-il expliqué.

Le retour de la stabilité en Libye, selon le responsable algérien, « a besoin de la contribution de tous ses enfants dans le cadre d’un projet national global et rassembleur qui concrétise leur aspirations légitimes à l’édification d’un Etat démocratique et moderne fondé sur l’égalité en droits et en devoirs ».

Source : AA

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