Le ministre algérien des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, a laissé entendre, dans une interview accordée aux médias français France 24 et RFI, que l’Algérie était prête à rouvrir son espace aérien aux avions militaires français.
« Il s’agit d’une mesure technique qui n’a pas vocation à durer éternellement. La situation est ce qu’elle est. Des ponts de la coopération algéro-française sont en train de se remettre en place, donc, cette question ne doit pas être traitée comme étant quelque chose d’éminemment politique », a-t-il répondu à une question relative à l’interdiction, en octobre dernier sur fond de tensions entre Alger et Paris, du survol du territoire algérien par les avions militaires français en partance vers le Mali dans le cadre de l’opération Barkhane.
Le chef de la diplomatie algérienne a précisé aussi que « c’est une compréhension correcte de la dynamique de ce que j’appelle la phase ascendante de la relation algéro-française. » Après une crise diplomatique qui aura duré plus de deux mois, suite aux propos du président français, Emmanuel Macron sur l’Algérie et son régime, l’Algérie et la France ont entamé, depuis le début du mois de décembre 2021, une nouvelle phase de rapprochement.
Aujourd’hui, a souligné Ramtane Lamamra, ces relations « sont dans une phase ascendante ». « Les présidents Abdelmadjid Tebboune et Emmanuel Macron ont une excellente relation personnelle. Ils se téléphonent. Parfois, c’est annoncé et parfois, ce n’est pas annoncé. La communication entre les deux chefs d’Etat existe, elle est cordiale et confiante », a-t-il indiqué, estimant « qu’elle ne suffit pas pour masquer l’existence de problèmes».
« Nous sommes, aujourd’hui, je crois, dans une phase ascendante, laborieusement ascendante. Parce qu’il y a grand nombre de difficultés dans cette relation bilatérale. Singulièrement, lorsqu'il s’agit, en ce qui nous concerne, de la protection et la préservation de la sécurité et de la dignité de nos compatriotes en territoire français. C’est un sujet auquel nous sommes particulièrement sensibles. Il y a également d’autres sujets, j’allais dire, sont quantifiables et des solutions de compromis sont toujours possibles », a-t-il soutenu.
Et d’ajouter : « Lorsqu'il s’agit d’atteinte à la mémoire, à l’histoire, ou à la dignité du peuple algérien ou de compatriotes installés ou voyageant en France, ceci constitue, souvent, des motifs très sérieux des difficultés dans les relations bilatérales ».
Poursuivant, Lamamra n’exclut pas que le président Tebboune accepte l’invitation d’Emmanuel Macron à se rendre à Bruxelles à la mi-février pour le sommet UE-UA. Le ministre algérien est revenu également sur le sujet de l’expulsion des algériens résidant illégalement en France. «Dans la discussion avec les autorités françaises, nous veillons à ce qu’il n’y ait pas de charter et à ce que les gens bénéficient des recours possibles devant les autorités françaises avant la reconduction aux frontières. Les autorités algériennes veillent, véritablement, à ce que ces accords algéro-français soient exécutés, mais de manière convenable », a-t-il expliqué.
S’exprimant sur la situation au Mali, Ramtane Lamamra affirme que la « communauté internationale n’a aucun intérêt à rester divisée alors que les groupes terroristes savent harmoniser leurs actions ». « Il y a encore de l’espace pour la raison et pour que des démarches laissent la place à la communauté internationale afin qu’elle assume ses responsabilités », a-t-il dit, annonçant que « l’Algérie est prête à organiser un dialogue fraternel entre le Mali et la Cédéao ».
Source : AA