Tunisie : Des centaines de citoyens manifestent contre "le coup d'Etat"

Des centaines de Tunisiens ont manifesté, dimanche, dans ville de Gabès (sud-est) contre ce qu'ils ont appelé "le coup d'Etat", appelant au départ du Président Kaïs Saïed.

Les manifestants qui se sont rassemblés devant le tribunal de première instance à Gabès, à l'initiative du comité régional du mouvement "Citoyens contre le coup d'Etat", ont scandé des slogans tels que "A bas le coup d'Etat", "Constitution, liberté, dignité nationale" ou encore "Libertés libertés, l'Etat policier, c'est fini".

Le porte-parole de "Citoyens contre le Coup d'Etat", Jaouhar Ben Mbarek, a déclaré à l'adresse des manifestants : "Nous retournerons à Gabès pour célébrer la fin du coup d'Etat et le retour de la liberté".

Et d'ajouter : "Le peuple qui a goûté à la liberté ne tolérera jamais la dictature", considérant que "le coup d'Etat a pris fin après qu'il s'est transformé en danger pour cette terre et pour son peuple".

De son côté, le professeur de philosophie, Abou Yaareb Marzouki, s'est adressé aux manifestants, déclarant : "Kaïs Saïed, c'est le passé malheureux de la Tunisie, et vous êtes son avenir".

Et d'affirmer : "C'est la sécurité républicaine qui débarrassera les institutions nationales des microbes et du coronavirus", notant : "Notre prochaine bataille consiste à construire la démocratie et à libérer les ressources de la Tunisie des mains de l'occupation française".

Pour sa part, l'ancien bâtonnier de l'Ordre des avocats et membre de la direction de "Citoyens contre le Coup d'Etat", Abderrazak Kilani, a noté que "toucher à la constitution est une ligne rouge, parce que cette constitution a été élaborée grâce au sang des martyrs".

Il a ajouté : "Le président du coup d'Etat (Saïed) a mis la main sur le pouvoir exécutif et le pouvoir juridique et aujourd'hui, il veut mettre la main sur la justice".

Le Président Kaïs Saïed affirme agir "conformément à la loi, aux dispositions de la constitution et sur la base de textes juridiques (...) élaborés tout au long de cette période (exceptionnelle) sous forme de décrets et décrets-lois".

La Tunisie est en proie à une crise politique aiguë depuis le 25 juillet dernier. À cette date, Saïed, avait pris une série de mesures d'exception, portant notamment sur la suspension des travaux du Parlement et la levée de l'immunité dont bénéficiaient les députés.

Il avait également suspendu l’Instance de contrôle de la constitutionnalité des lois et décidé de légiférer par voie de décrets, de même qu'il a limogé de son poste le chef du gouvernement, Hichem Méchichi, prenant ainsi la tête de l'Exécutif, assisté d'un gouvernement dont il a nommé la cheffe en la personne de l’universitaire Najla Bouden Romdhane.

Source : AA

De la même section Regional