L’année scolaire 2021-2022 est amputée, jusqu’à présent, de 40 jours sur sa durée conventionnelle, à cause de la propagation rapide et massive de la Covid-19 dans le pays. La rentrée a été différée de quinze jours (21 septembre au lieu du 7 du même mois). Les vacances d’hiver ont été avancées d’une semaine (le 12 décembre au lieu du 19). Le gouvernement a décidé, le 20 janvier courant, une suspension exceptionnelle, à partir du 20 janvier pour une période de quinze jours (en deux étapes), des cours en présentiel pour les élèves des trois paliers de l’éducation nationale (primaire, collège et lycée), en raison du nombre élevé des contaminations constatées dans les rangs du personnel enseignant, de l’encadrement administratif et des élèves. « Nos enfants sont précieux. Nous ne pouvions pas les exposer au risque » a expliqué, mercredi, le ministre de la Santé et de la Population, Pr Benbouzid, lorsqu’il a été interpellé par un journaliste de la radio nationale sur la fermeture des écoles sur avis du comité scientifique. Préserver la santé des élèves, de leurs familles et de leurs enseignants et rompre la chaine de transmission du virus en milieu scolaire sont des impératifs. Qu’en est-il, pour autant de la sauvegarde de l’année scolaire ? Est-il encore possible d’achever les programmes pédagogiques, en prenant en compte la réduction de moitié, pour la deuxième année consécutive dans les établissements publics, du volume horaire des matières enseignées ?
Des cadres du ministère de tutelle et des syndicats de l’éducation nationale, autant que les associations des parents d’élèves estiment qu’il est prématuré d’envisager des incidences irrémédiables, de cette rupture impromptue des cours, sur l’année scolaire. Il est toujours temps de rattraper les retards. Plusieurs options se profilent : limiter les vacances de printemps à une semaine et récupérer ainsi cinq jours de classe, instituer une année scolaire à deux trimestres ou repousser sa clôture à la fin du mois de juin en sus du report des examens du BEM et du Bac.
Une préoccupation majeure demeure, néanmoins posée : comment remédier au décrochage scolaire, induit par les absences, en amont, des élèves atteints de la covid-19 puis la fermeture des écoles du 20 janvier au 6 février 2022 ? C’est là un big deal. De nombreux groupes scolaires privés ont repris, à partir de dimanche dernier, l’enseignement des matières essentielles (arabe, français, maths, physique et sciences) via la plateforme d’apprentissage numérique, principalement Zoom. L’inspecteur général de l’éducation nationale, intervenu avant-hier les ondes de la radio Chaine 3, a incité les élèves à suivre les cours dispensés, pour tous les niveaux, sur la chaine publique Maarifa et par vidéo sur le site de l’Onec. Autrement, des parents, d’élèves en classes d’examens de fin de cycle, recourent aux chaines YouTube animés par des enseignants de différentes matières. Ces solutions de substitution sont, toutefois, tributaires de la disponibilité de matériels informatiques, mis à la disposition des enfants et des adolescents, et d’une bonne connexion internet. Les aléas du téléenseignement, sous ses formes diverses, risquent de creuser les inégalités scolaires.
Source : la patrie news