Le gouvernement marocain a déclaré, jeudi, que le rétablissement des relations entre Rabat et Madrid nécessitait beaucoup de clarté.
C'est ce qui ressort des déclarations du porte-parole du gouvernement marocain, Mustapha Baitas, lors d'une conférence de presse tenue à l'issue d'une réunion du Conseil des ministres.
« Concernant l'Espagne, le roi Mohammed VI, a évoqué, - lors de son discours à l’occasion du 68ème anniversaire de la Révolution du Roi et du Peuple -, l'importance des relations stratégiques entre Rabat et Madrid », a déclaré Baitas.
Et le responsable gouvernemental d’ajouter, « Le roi Mohammed VI avait défini dans ses précédents discours, le cadre de référence des relations extérieures du royaume avec un groupe de pays et identifié deux principes de base : l'ambition et la clarté ».
« L'ambition existe, et l'Espagne aussi a exprimé son ambition, mais pour que cette ambition soit renforcée, nous avons besoin de beaucoup de clarté », a conclu le porte-parole du gouvernement.
La position du gouvernement marocain intervient quelques jours après que le roi d’Espagne Philippe VI, a affirmé « la nécessité de redéfinir la relation avec le Maroc sur des bases plus solides et plus fortes ».
« Nos gouvernements respectifs ont convenu de redéfinir ensemble leur relation pour le 21ème siècle, sur des bases plus fortes et plus solides », avait déclaré le roi Philippe VI, invitant le Maroc à « marcher ensemble » avec l’Espagne « pour concrétiser cette nouvelle relation ».
Le monarque espagnol a souligné que les relations entre son pays et ceux du Maghreb revêtent un « caractère stratégique ».
La relation entre le Maroc et l’Espagne s'est tendue, après l'accueil par Madrid de Brahim Ghali, chef du « Front Polisario » pour se faire soigner sous une « fausse identité », ce qui a provoqué l’ire de Rabat qui accuse le chef des indépendantistes sahraouis d'avoir commis des « crimes de guerre » dans le cadre du conflit sur la région du Sahara.
La crise s'est encore aggravée, avec l'afflux d'environ 8 000 migrants clandestins entre le 17 et le 20 mai, vers la ville de Ceuta (située à l'extrême nord du Maroc) sous administration espagnole, et que Rabat considère comme une portion occupée de son territoire.
Dans le but d’apaiser les tensions avec le Maroc, le Premier ministre espagnol, Pedro Sanchez, avait nommé en juillet dernier, José Manuel Albares, au poste de ministre des Affaires étrangères en remplacement de Arancha González Laya, selon des médias des deux pays.
Source : AA