Le président tunisien, Kaïs Saïed a déclaré, jeudi, que « la justice (dans son pays) est libre et qu’elle se doit d’appliquer la loi », estimant par ailleurs que « les médias sont sous la férule d’un régime occulte qui continue à gouverner la Tunisie ».
C’est ce qui ressort des déclarations de Kaïs Saïed lors de sa rencontre avec la cheffe du gouvernement, Najla Bouden Romdhane, au Palais présidentiel de Carthage, selon un extrait vidéo mis en ligne sur la page Facebook officielle de la Présidence tunisienne.
« La justice est libre, et nous œuvrons à ce qu’elle le soit et le reste, mais le pouvoir judiciaire n'est pas un État ou un gouvernement », a précisé le locataire de Carthage, soulignant que « la justice est au service de l'État et qu'elle se doit d’appliquer la loi ».
« Le pouvoir réglementaire attribué au Conseil supérieur de la magistrature (CSM) par la loi n’accorde aucunement le droit de fixer les primes et privilèges », a ajouté Saïed.
Et le président tunisien de s’interroger, « Comment expliquer que des personnes (sans les mentionner) faisant l’objet d’une levée de l’immunité, n’aient pas été poursuivies ? Cette situation ne peut plus perdurer et chacun doit assumer ses responsabilités ».
« Ils considèrent (en allusion à ceux qui sont au service du régime occulte) que la liberté, c’est celle d’insulter, de calomnier, et de mettre au pas les médias par un groupe de personnes qui œuvrent dans l’ombre à élaborer un agenda médiatique, qu’ils appliquent par la suite ».
Saïed a estimé que le pouvoir de décision dans les médias revient « au régime occulte qui continue à gouverner la Tunisie ».
Le CSM a annoncé ce jeudi que ses membres « continueront d'exercer leurs fonctions indépendamment du décret présidentiel émis par Kaïs Saïed, mettant fin à leurs privilèges ».
Kaïs Saïed, avait décidé, mercredi, de mettre fin, par décret présidentiel, aux primes et privilèges accordés aux membres du CSM.
Le Conseil supérieur de la magistrature est une instance constitutionnelle indépendante garante, dans le cadre de ses attributions, du bon fonctionnement de la justice et de l’indépendance de l’autorité judiciaire.
La Tunisie est en proie à une crise politique aiguë depuis le 25 juillet dernier. À cette date, Kaïs Saïed, avait pris une série de mesures d'exception, portant notamment suspension des travaux du Parlement et levée de l'immunité dont bénéficiaient les députés.
Il avait également suspendu l’Instance de contrôle de la constitutionnalité des lois et décidé de légiférer par voie de décrets, de même qu'il a limogé de son poste le chef du gouvernement, Hichem Mechichi, prenant ainsi la tête de l'exécutif, assisté d'un gouvernement dont il a nommé la cheffe en la personne de l’universitaire Najla Bouden Romdhane.
Source : AA