Tunisie: le Mouvement Ennahdha appelle à la libération immédiate de Noureddine Bhiri et Fathi Baldi

Le Mouvement tunisien « Ennahdha » a exigé, vendredi, la libération immédiate de son vice-président, Noureddine Bhiri et de l'ancien conseiller du ministère de l’Intérieur, Fathi Baldi.

C’est ce qui ressort d’un communiqué rendu public par Ennahdha, parti majoritaire au Parlement gelé (53 députés sur 217), cinq jours après avoir confirmé le placement en résidence surveillée de Bhiri et Baldi pour « suspicion de terrorisme », sur ordre du ministère de l'Intérieur et en l'absence de poursuites judiciaires.

Dans son communiqué le Mouvement d’obédience islamique exige la libération immédiate de son vice-président et ex-ministre de la Justice, Noureddine Bhiri, et de l'ancien cadre sécuritaire, Fathi Baldi, qui avait été conseiller d’Ali Larayedh, ex-ministre de l’Intérieur d’Ennahdha entre 2011 et 2013.

« Bhiri et et Baldi sont détenus arbitrairement en dehors du cadre légal et en l'absence de tout mandat d’arrêt émis par une autorité judiciaire, contrairement à ce qu’a laissé entendre le ministère de l’Intérieur », a indiqué le parti.

Le Mouvement Ennahdha a confirmé qu'il « poursuivra en justice tous ceux dont l’implication sera prouvée dans ces crimes contre l’humanité ».

La formation politique présidée par Rached Ghannouchi a critiqué avec virulence « les tentatives d'assujettissement du pouvoir judiciaire, les appels à la dissolution du Conseil supérieur de la magistrature ainsi que l'usage du régime d’exception pour faire mainmise sur le pouvoir judiciaire par voie de décrets présidentiels », selon le même communiqué.

Le ministre de l’Intérieur, Taoufik Charfeddine, avait annoncé, lundi, que Noureddine Bhiri et Fathi Baldi, avaient été placés en résidence surveillée à titre « préventif » pour « suspicion de terrorisme », sur fond de délivrance de documents de voyage et de citoyenneté tunisiens à un couple de syriens, de manière « illégale ».

Dimanche dernier, Riadh Chouaibi, conseiller politique du président du mouvement Ennahdha, avait déclaré que Bhiri avait été transporté au service de réanimation du CHU « Habib Bougatfa » dans le gouvernorat de Bizerte (nord) dans un « état très grave ».

Âgé de 63 ans, le numéro 2 d’Ennahdha, avait entamé une grève de la faim pour protester contre sa détention depuis le 31 décembre 2021.

L’affaire Bhiri survient alors que la Tunisie est en proie à une crise politique aiguë depuis le 25 juillet dernier. À cette date, Kaïs Saïed, avait pris une série de mesures d'exception, portant notamment suspension des travaux du Parlement et levée de l'immunité dont bénéficiaient les députés.

Il avait également suspendu l’Instance de contrôle de la constitutionnalité des lois et décidé de légiférer par voie de décrets, de même qu'il a limogé de son poste le chef du gouvernement, Hichem Mechichi, prenant ainsi la tête de l'exécutif, assisté d'un gouvernement dont il a nommé la cheffe en la personne de l’universitaire Najla Bouden Romdhane.

La majorité des forces politiques tunisiennes, dont le mouvement Ennahdha, rejette les décisions de Saïed, qu'elle considère comme étant « un coup d'Etat contre la Constitution », tandis que d'autres partis les soutiennent, estimant qu'il s'agit d'une « restauration du processus de la Révolution » de 2011, qui avait déposé le régime de l'ancien président, Zine El-Abidine Ben Ali (1987-2011).

Source : AA

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