Le président algérien, Abdelmadjid Tebboune a ordonné, dimanche soir en Conseil des ministres, la création d'une nouvelle instance chargée d'enquêter sur les signes extérieurs de richesses des agents publics.
"Le Président de la République a demandé la création d'une nouvelle instance pour enquêter sur l'enrichissement des fonctionnaires publics, sans exception, à travers des procédures légales rigoureuses pour la lutte contre la corruption et l'identification de l'origine de leurs biens", a indiqué un communiqué de la présidence, rendu public à l'issue de la réunion de conseil.
Selon la même source, cette procédure est placée sous le principe de :"Comment avez-vous obtenu cela ?"
L'annonce du président algérien est intervenue, selon la même source, suite à l'examen d'un projet de loi sur la prévention et la lutte contre la corruption. Ce texte prévoit aussi la création d'une Haute autorité de transparence, de prévention et de lutte contre la corruption.
Cet organe, a suggéré Abdelmadjid Tebboune, devra intensifier "des actions préventives de lutte contre la corruption, à commencer par la définition de nouvelles conditions précises pour l'annonce des marchés et des appels d'offres dans les journaux".
Pour rappel, depuis l'avènement du mouvement populaire, Hirak, du 22 février 2019, plusieurs dizaines de hauts fonctionnaires, civils et militaires, ont été rattrapés par la justice qui les a poursuivis pour "enrichissement illicite", "obtention d'avantages indus" et "abus de fonction"...
Parmi les personnes concernées par ces procédures, il y a deux anciens Premiers ministres, plusieurs ministres et des hauts gradés de l'armée, dont plusieurs généraux.
Concernant le suivi de l'application des décisions de transfert et de dévolution au secteur public marchand des biens des hommes d'affaires poursuivis pour corruption, le chef de l'Etat, selon le communiqué, a instruit le Gouvernement "à l'effet d'accélérer l'opération de recensement définitif des différents biens confisqués".
"Et cela en vue de les transférer à l'Etat et les intégrer dans le processus de production nationale, avant la fin du premier trimestre 2022".
A cet effet, Abdelmadjid Tebboune "a également instruit le ministre de l'Industrie de procéder au suivi et au recensement des usines dont le statut juridique a été régularisé, au recensement des postes d'emploi créés en vertu de cette régularisation, ainsi que leur valeur réelle en monnaie nationale et en devises, en vue de les soumettre, de manière périodique, à chaque Conseil des ministres".
Un fonctionnaire du ministère de la Justice avait annoncé en décembre dernier, le début de la récupération des usines appartenant à trois "oligarques", connus pour leur étroite proximité avec l'entourage de l'ancien président déchu, Abdelaziz Bouteflika.
Source : AA