Le président algérien, Abdelmadjid Tebboune, a signé, vendredi, la loi de finances 2022 qui prévoit, notamment, la fin des subventions généralisées sur les produits de base. Le texte entrera en vigueur dès sa publication, au plus tard demain dimanche 2 janvier, dans le journal officiel.
Selon l’article 187 de la nouvelle loi, « il est mis en place un dispositif national de compensation monétaire au profit des ménages qui y sont éligibles, constitué, notamment, de représentants des départements ministériels concernés, de parlementaires des deux chambres et d’experts économiques concernés ainsi que de représentants d'organisations professionnelles ».
Selon le même texte, la révision et l’ajustement des prix des produits subventionnés interviendra après la mise en place, par ledit dispositif, de mécanismes et mesures relatifs à la détermination de la compensation au profit des ménages qui y sont éligibles, à travers un programme de transfert monétaire direct.
« Les modalités d'application seront fixées par voie règlementaire notamment, la liste des produits subventionnés concernés par la révision des prix, les catégories de ménages ciblés, les critères d'éligibilité à cette compensation et les modalités de transfert monétaire », note la loi.
Cette réforme, rappelons-le, a suscité beaucoup d’appréhension et un débat houleux à l’Assemblée populaire nationale (APN). Face aux critiques des députés, des syndicalistes et des partis politiques de l’opposition, le Premier ministre, ministre des finances, Aïmene Benabderrahmane, a été contraint de s’expliquer. Il avait affirmé que « l’Etat n’abandonnera pas son rôle social et que les subventions seront destinées aux nécessiteux qui ont droit à des compensations financières ».
Mais ce nouveau système, estiment les experts, « sera très difficile parce que le préalable serait d’avoir un appareil statistique fiable et complet pour bien cibler ceux qui en ont réellement besoin ». Ce qui fait défaut pour l’instant dans le pays, de l’avis même des officiels algériens.
Source : AA