Un protocole d’accord visant le développement de l’industrialisation et du sourcing local des dispositifs médicaux et des produits de santé a été signé, ce mardi à Rabat, entre le ministère de l’Industrie et du commerce, le ministère de la Santé et de la protection sociale, l’Association Marocaine des Groupes de Santé (AMGS) et le Cluster Médical (CM).
Paraphé par le ministre de l’Industrie et du commerce, Ryad Mezzour, le ministre de la Santé et de la protection sociale, Khalid Ait Taleb, le président de l’AMGS, Mohamed Elmandjra et le président du CM, Said Benhajjou, ce protocole fait suite à un premier accord signé en septembre 2021 entre le ministère de l’Industrie et du commerce, le CM et l’Université Mohammed VI des Sciences de la Santé (UM6SS) ayant permis la production locale de dispositifs médicaux, notamment des guéridons, des potences à sérum, des fauteuils ambulatoires et des écouvillons pour test PCR, acquis par l’Hôpital Universitaire International Cheikh Khalifa à Casablanca.
Lors de la cérémonie de signature de cet accord, en marge d’une rencontre organisée au ministère de l’Industrie et du commerce pour mettre en avant les produits réalisés par le CM, Mezzour a relevé que cette convention publique-privée est de nature à promouvoir la production nationale des dispositifs médicaux.
« Avec ce partenariat, nous capitalisons sur les acquis industriels du Maroc et sur la résilience, l’innovation et l’agilité dont les opérateurs ont fait preuve durant la crise sanitaire en démontrant leur capacité à fabriquer des produits et équipements avec des standards internationaux en un temps record et à des prix défiant toute concurrence », a indiqué le ministre.
« C’est une reconnaissance que nous devons aux compétences marocaines et un encouragement pour développer leurs initiatives et leurs talents dans ce domaine », a-t-il fait valoir.
Et de préciser que la souveraineté industrielle et sanitaire du Royaume à travers la promotion du « Made in Morocco », notamment dans des secteurs devenus stratégiques pendant la crise sanitaire, relève des priorités que s’assigne le gouvernement, en application des instructions du Roi Mohammed VI.
Le ministère, a-t-il poursuivi, œuvre pour la promotion de la fabrication locale en tant que levier de la relance industrielle, de création d’emploi et d’exportation, notant que le secteur des dispositifs médicaux offre un potentiel important de substitution, en raison de sa dépendance des importations à hauteur de 90% du chiffre d’affaire (CA) du secteur et que grâce à ce cluster médical, la fabrication locale des dispositifs médicaux devient une force industrielle du Royaume.
De son côté, Ait Taleb a indiqué que son département, conformément aux Hautes Instructions Royales, et dans le cadre de sa Politique Pharmaceutique Nationale, considère l’industrialisation marocaine dans le domaine des médicaments et des produits de santé et plus particulièrement les dispositifs médicaux, « une priorité nationale » permettant au Maroc sa souveraineté dans ce secteur de haute technologie.
« Nous mettons à la disposition des établissements industriels locaux toute l’expertise institutionnelle, le potentiel humain et technique qualifié pour les accompagner », a souligné le ministre.
Il a, dans ce sens, relevé que cette stratégie nationale d’encouragement de l’innovation nationale dans le domaine de technologie des produits de santé permettra de répondre au besoin national de plus en plus croissant en ces produits, de garantir la disponibilité et l’accessibilité aux soins pour toute la population, de promouvoir l’économie nationale, de créer l’emploi et de protéger le secteur de tous les circuits illicites de circulation des produits de santé au sein du territoire.
Il a en outre noté que le secteur pharmaceutique au Maroc, réputé être aux normes internationales, est fortement réglementé dans tous ses aspects notamment, la création, le fonctionnement et le contrôle des établissements pharmaceutiques industriels, les mises sur le marché et les prix des médicaments et récemment les prix des dispositifs médicaux.
« La vision de notre ministère est d’agir avec volontarisme sur plusieurs leviers », a-t-il dit, soulignant la nécessité de renforcer la part de la fabrication locale de médicaments stratégiques, tel que les anticancéreux, les biosimilaires, les sérums et vaccins.
Pour sa part, Benhajjou a indiqué que ce protocole d’accord permettra une gestion des dispositifs médicaux de l’amont à l’aval, de la fabrication marocaine jusqu’à l’utilisation par le citoyen marocain en passant par toute la réglementation et l’accompagnement des pouvoirs publics.
Il a également relevé que le cluster médical, créé à la suite de la pandémie du Covid-19, permet de réunir l’ensemble des acteurs dans différents secteurs (électronique, mécanique, injection plastique, métallurgie..) pour avoir des produits « made in Morocco », faisant savoir que l’objet de la rencontre tenue au ministère est de sceller la relation avec les pouvoirs publics et le secteur privé.
Au terme du protocole d’accord, le ministère de l’Industrie et du commerce mettra ses programmes d’appui à l’investissement au service de l’accompagnement aux porteurs de projets innovants en matière de protection de la propriété industrielle et intellectuelle, ainsi qu’aux entreprises industrielles capables d’adresser les marchés nationaux et internationaux pour les dispositifs médicaux et produits de santé non encore couverts par la production locale.
Il œuvrera également pour faciliter le contact auprès des fabricants locaux à même de satisfaire les besoins nationaux et internationaux dans ce domaine et renforcer la collaboration avec le ministère de la Santé et de protection sociale et les parties concernées en vue de l’élaboration de normes marocaines adaptées.
De son côté, le ministère de la Santé et de la protection sociale s’engage à travers ce contrat à travailler avec le ministère de l’Industrie et du commerce sur l’encouragement de la fabrication locale et l’accompagnement des partenaires du secteur privé, de soutenir le « Made in Morocco » des dispositifs médicaux et des produits de santé dans le respect des exigences réglementaires et normatives en vigueur, et consolider la collaboration avec l’Institut Marocain de Normalisation relevant du ministère de l’Industrie et du commerce, dans le cadre des travaux de la commission de Normalisation des produits parapharmaceutique et articles médicotechniques.
Le ministère de la Santé s’engage aussi à renforcer le rôle des centres techniques et des laboratoires publics ou privés indépendants pour la réalisation des essais et des contrôles de la conformité des dispositifs médicaux et des produits de santé, simplifier les procédures et digitaliser les activités de l’enregistrement des dispositifs médicaux et des produits de santé « made in Morocco ».
Aussi, il s’engage à permettre et promouvoir l’exportation des dispositifs médicaux et des produits de santé « made in Morocco » enregistrés au ministère dans le respect de la réglementation en vigueur et participer au comité du suivi et groupes de travail techniques spécialisés.
Quant à l’AMGS, elle s’engage à mettre à la disposition du cluster médical et des porteurs de projets d’innovation les infrastructures relevant de ses membres pour la réalisation des analyses et des essais sur les dispositifs médicaux innovants.
L’association encouragera ses membres à avoir recours aux dispositifs médicaux et produits de santé fabriqués localement et mettra en place un plan annuel des achats locaux dans ce domaine avec pour chaque produit/matériel la volumétrie, ainsi que les spécifications techniques répondant aux exigences de ses membres.
Pour sa part, le CM accompagnera les porteurs de projets capables de répondre aux besoins du marché local dans le domaine des dispositifs médicaux et produits de santé. Il veillera également à assurer une large communication auprès de ses membres sur le potentiel de production nationale dans ce domaine et identifiera ceux en mesure de répondre aux besoins en dispositifs médicaux et produits de santé selon les exigences en termes de qualité et de prix.
Source : infomediaire