Le mouvement Ennahdha en Tunisie a exprimé son rejet des tentatives d’abrogation de la Constitution de 2014, mettant en garde contre une atteinte de la structure constitutionnelle du pays.
C'est ce qui ressort d'un communiqué publié par le mouvement samedi, dont une copie a été examinée par l'Agence Anadolu (AA).
Le mouvement a exprimé son total rejet des tentatives d'abolition de la Constitution de 2014, et sa crainte de voir "l'établissement d'un système politique et juridique unilatérale en Tunisie".
Par voie de communiqué, Ennahdha a mis en garde contre "une atteinte à la structure constitutionnelle du pouvoir par le biais de décrets (présidentiels) et le risque d'amener le gouvernement dans une crise de légitimité ouverte, qui pourrait menacer la stabilité politique et l'avenir du pays".
Le mouvement a par ailleurs salué le récent appel du président Kaïs Saïed à la coexistence et au respect de la différence.
D'autre part, le parti a alerté contre "l'exploitation de la situation exceptionnelle ainsi que les institutions de l'État à d'autres fins en imposant des agendas personnels et partisans".
Le président tunisien, Kaïs Saïed, a estimé, jeudi, que la crise de son pays se résume à la Constitution de 2014, qui est, selon lui, dépourvue de toute légitimité et n’est plus valable en Tunisie.
La Tunisie est en proie, depuis le 25 juillet dernier, à une crise politique aiguë. À cette date, Kaïs Saïed, avait pris une série de mesures d'exception, portant notamment suspension des travaux du Parlement et levée de l'immunité dont bénéficiaient les députés.
La majorité des forces politiques tunisiennes rejette les décisions de Saïed, qu'elle considère comme étant ''un coup d'Etat contre la Constitution'', tandis que d'autres partis les soutiennent, estimant qu'il s'agit d'une ''restauration du processus de la Révolution'' de 2011, qui avait déposé le régime de l'ancien président, Zine El-Abidine Ben Ali.
Cependant, Kaïs Saïed - qui a entamé en 2019 un mandat présidentiel de 5 ans - a déclaré que ses mesures d'exception ne relevaient pas d'un coup d'État, mais étaient des mesures prises dans le cadre de la Constitution pour "prémunir l'État contre un danger imminent".
Des experts et des observateurs ont évoqué récemment la possibilité de l’abrogation de la Constitution de 2014 par Kaïs Saïed.
Source : AA