Quelques jours après sa décision de dissoudre l'Assemblée populaire nationale (première chambre du Parlement).
Le président algérien Abdelmadjid Tebboune a signé, jeudi, un décret prévoyant la tenue des élections législatives anticipées le 12 juin prochain, quelques jours après sa décision de dissoudre l'Assemblée populaire nationale (première chambre du Parlement).
Selon un communiqué de la Présidence algérienne, le chef de l'Etat Abdelmadjid Tebboune a signé un décret présidentiel portant sur la convocation du corps électoral pour le 12 juin en vue de l'élection des membres de l'Assemblée populaire nationale (APN).
"En vertu des dispositions de l'article 151 de la Constitution, les élections doivent être organisées dans un délai maximum de 3 mois, en cas de dissolution de l'Assemblée nationale populaire,. Ces délais peuvent être prolongés pour la même période en cas d'impossibilité de la tenue du scrutin, après avis de la Cour constitutionnelle".
Le 1er mars, un décret présidentiel a été promulgué pour dissoudre l'Assemblée populaire nationale, quelques jours après que le président Tebboune a annoncé son intention d'organiser des élections législatives anticipées en application d'une feuille de route qu'il avait annoncée après son accession au pouvoir le 12 décembre 2019.
Le mandat de la première chambre du parlement qui a été dissoute devait prendre fin en mai 2022. En effet, ses membres ont été élus en 2017, pour un mandat de 5 ans. Les alliés d’Abdelaziz Bouteflika, prédécesseur d’Abdelmadjid Tebboune, avaient bénéficié de la majorité.
La dissolution de ce parlement était l'une des revendications du «Mouvement» populaire (Hirak) en Algérie depuis son lancement le 22 février 2019. Les protestataires estimaient que l'élection de ce parlement était marquée par "une grande manipulation et corruption politique".
Les prochaines élections verront, pour la première fois, l'adoption de listes électorales ouvertes, conformément à la loi électorale promulguée par le président Tebboune.
La liste ouverte est une liste de candidats à une élection dont les électeurs peuvent modifier la composition ou l'ordre.
Elle s'oppose à la liste bloquée (ou liste fermée), dont les électeurs ne peuvent pas modifier la composition et l'ordre.
Selon des témoignages antérieurs de dirigeants de partis et de parlementaires qui ont été jugés dans des affaires de corruption liées aux élections, les premiers rangs dans les listes des grands partis ont été attribués en échange de «pots-de-vin», ce qui garantit au candidat un siège au Parlement ou le poste de maire.
Plusieurs partis de l'Opposition et militants du Mouvement (Hirak) avaient précédemment annoncé leur refus de se rendre à des élections législatives anticipées avant de s'accorder sur une feuille de route politique globale sur la crise.
Dans un entretien récent avec des médias locaux, Tebboune avait affirmé que la plupart des revendications du mouvement populaire (Hirak) ont été satisfaites, que la réforme institutionnelle passe par des élections, et que chacun peut entrer au parlement et mettre en œuvre son programme.
Source : AA