L’Union générale tunisienne du travail (la plus ancienne organisation syndicale du pays) a appelé, ce samedi, à un dialogue national global pour ramener le pays sur la voie de la démocratie.
C'est ce qui ressort du discours prononcé par le secrétaire général de l'UGTT, Noureddine Taboubi, à l'occasion du 69e anniversaire de l'assassinat du dirigeant syndical, Farhat Hached. Le discours a eu lieu dans la place de la Kasbah, au centre de la capitale, en présence de dirigeants et de syndicalistes, sous une forte présence policière.
Taboubi a déclaré : "nous devons aller vers un dialogue national global pour ramener la Tunisie sur la voie de la démocratie (...) Le langage du dialogue a été rompu et nous recherchons l'unité nationale".
Et d’expliquer : "toutes les indications alertent contre un danger imminent dû à un échec politique et à l'absence d'un programme pour sortir le pays du tunnel qu'il traverse".
"Aujourd'hui, nous devons nous réunir pour mettre fin aux crises sociales, sanitaires, économiques et environnementales qui affligent le quotidien du citoyen tunisien", a-t-il ajouté.
Le secrétaire général de l'UGTT a aussi fait savoir que “l'Union s'est bien réjouie des procédures du 25 juillet dernier, pour mettre un terme à la corruption et pour surmonter l'échec des politiciens au cours de la dernière décennie, mais nous n'avons pas vu de feuille de route ou de projet clair pour le président Kaïs Saïed".
Tayoubi a conclu son discours en déclarant : “un délai et des mesures concrètes doivent être fixés pour mettre fin aux pressions externes et internes, et cela ne se fera que dans le cadre d'un dialogue national qui rassemble toutes les sensibilités politiques, sociales et syndicales du pays“.
Les travailleurs tunisiens commémorent le dirigeant syndical, Farhat Hached, l'un des fondateurs de l'Union générale tunisienne du travail et l'un des symboles de l'indépendance face à l'occupation française, qui l'avait assassiné le 5 décembre 1952.
Depuis le 25 juillet dernier, la Tunisie traverse une grave crise politique, à la suite de la prise des mesures exceptionnelles par le président du pays, Kaïs Saïed, dont les plus saillantes sont, notamment, le gel des activités du Parlement, la levée de l'immunité de ses députés, la suppression de l'organe de contrôle de la constitutionnalité des lois, la promulgation de lois par décrets présidentiels, le limogeage du chef du gouvernement Hicham Mechichi et la formation d’un nouveau gouvernement.
La majorité des forces politiques tunisiennes rejette les décisions de Saïed, qu'elle considère comme étant “un coup d'Etat contre la Constitution“, tandis que d'autres partis les soutiennent, estimant qu'il s'agit d'une “restauration du processus de la Révolution“ de 2011, qui avait déposé le régime de l'ancien président, Zine El-Abidine Ben Ali.
Source : AA