Union générale tunisienne du travail: les Tunisiens sont capables de résoudre leurs problèmes par le dialogue

Le secrétaire général de l'Union générale tunisienne du travail (UGTT), Noureddine Taboubi, a déclaré mardi que les Tunisiens sont en mesure de résoudre leurs problèmes par un « dialogue intertunisien », et ce, au milieu d'une crise politique persistante qui secoue le pays depuis les mesures d’exception décidées par le président de la République, Kaïs Saïed.

La Tunisie est en proie, depuis le 25 juillet dernier, à une crise politique aiguë. À cette date, Kaïs Saïed avait pris une série de mesures d'exception, portant notamment suspension des travaux du Parlement et levée de l'immunité dont bénéficiaient les députés.

Il avait également suspendu l’Instance de contrôle de la constitutionnalité des lois et décidé de légiférer par voie de décrets, de même qu'il a limogé de son poste le chef du gouvernement, Hichem Mechichi, prenant ainsi la tête de l'exécutif, assisté d'un gouvernement dont il a nommé la cheffe en la personne de l’universitaire Najla Bouden.

Le secrétaire général de la centrale syndicale a rencontré l'ambassadeur de France en Tunisie, André Parant, au siège de l’UGTT, selon le journal électronique « Echaabnews », porte-voix du syndicat.

« Nous sommes persuadés que nous pouvons trouver une solution intertunisienne à la crise qui sévit dans le pays », a insisté Taboubi.

Le responsable syndical a fait valoir « le rôle des amis de la Tunisie, dont la France, et l’appui qu’ils apportent à la Tunisie dans cette phase délicate qu’elle traverse, pour faire réussir l'expérience tunisienne ».

Noureddine Taboubi, avait annoncé samedi lors d’une conférence de presse que la centrale syndicale rejetait tout « soutien inconditionnel » aux mesures d’exception du 25 juillet dernier.

« Notre pays, endure malheureusement, une crise (...) Ce pays, qui dispose de tous les moyens pour réussir, n'a trouvé personne pour le sauver, et il a aujourd'hui besoin plus que jamais d’un élan national réformiste pour sortir de cette crise », avait déclaré Taboubi.

Le 29 octobre dernier, l’UGTT avait exhorté Saïed, à mettre fin à l’état d’exception dans le pays et à définir des orientations de manière à créer les conditions nécessaires à la stabilité pour poursuivre la construction de la démocratie.

La majorité des forces politiques tunisiennes rejette les décisions de Saïed, qu'elle considère comme étant « un coup d'Etat contre la Constitution », tandis que d'autres partis les soutiennent, estimant qu'il s'agit d'une « restauration du processus de la Révolution » de 2011, qui avait déposé le régime de l'ancien président, Zine El-Abidine Ben Ali.​​​​​​​

Saïed avait, à maintes reprises, essayé de rassurer l’opinion publique tunisienne et les chancelleries étrangères, en affirmant qu'il n’avait pas l’intention d’instaurer un régime autocratique en Tunisie ni de porter atteinte aux droits et libertés, mais vise à remédier à la situation par des réformes, après avoir invoqué l'existence d’un « péril imminent » qui menace l'Etat tunisien.

Source : AA

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