Algérie/élections locales anticipées : 23,7 millions d’électeurs appelés aux urnes

Plus de 23,7 millions d’électeurs algériens sont appelés, demain samedi 27 novembre, aux urnes pour élire de nouvelles Assemblées locales : Assemblées populaires communales (APC) et Assemblées populaires de wilayas (APW, préfectures).

Ce scrutin, le quatrième du genre depuis l’éclatement en février 2019 du mouvement populaire, Hirak, revêt une importance particulière pour le pouvoir algérien qui souhaite, à travers ces nouvelles élections, « parachever l’édification institutionnelle ».

En effet, après la présidentielle du 12 décembre 2019, le référendum sur la révision constitutionnelle du 1er novembre 2020 et les législatives du 12 juin 2021, les locales de demain constituent la dernière étape de l’agenda politique du président, Abdelmadjid Tebboune, pour entamer l’édification de sa « Nouvelle Algérie ».

Les opérations de vote ont déjà débuté, depuis le 24 novembre, à travers les bureaux itinérants, dans les zones éloignées des wilayas du sud du pays, soit 72 heures avant le scrutin national. Cette opération vise notamment à toucher les populations nomades, dont le nombre n’a jamais été communiqué.

Les électeurs, appelés depuis le 4 novembre dernier « à participer massivement » par les partis, dans le cadre de la campagne électorale qui avait pris fin mardi dernier, auront à choisir entre 115.230 candidats aux APC et 18.993 autres prétendants aux APW. Pour cette joute politique, l’Autorité nationale indépendante des élections (ANIE) annonce avoir mobilisé plus d’un million d’encadreurs pour la surveillance des 61.696 bureaux de vote répartis sur 13.326 centres au niveau des 1541 communes du pays.

Le scrutin se déroulera aussi en présence de 182.981 observateurs délégués par la quarantaine de partis politiques en lice pour ces élections locales. Mais à la veille de ce rendez-vous, les participants, comme les autorités, ont en tête une seule hantise : le taux de participation.

Intervenant dans un contexte politique marqué, selon les observateurs de la scène algérienne, par une désaffection populaire et parfois un rejet des élections, ce scrutin sera un nouveau test pour les candidats, les partis et le pouvoir en place.

Car, les taux de participation aux dernières élections étaient historiquement bas, avec 39,9% à la présidentielle du 12 décembre 2019, 23,7 au référendum sur la révision constitutionnelle et 23,3% aux dernières législatives. L’enjeu de ce nouveau rendez-vous électoral est alors de convaincre les électeurs de renouer avec les urnes et d’avoir confiance en l’acte électoral, pour amorcer le changement réclamé par le Hirak. C’est ce qu’ont tenté de faire les chefs des partis politiques et les candidats indépendants, durant la dernière campagne électorale.

La nouveauté, cette fois-ci, est qu’au moins huit communes en Kabylie (à l’est d’Alger) ne seront pas concernées par les élections, puisque l’ANIE n’a enregistré aucune liste de candidatures dans ces localités. Dans 41 communes, en revanche, l’autorité des élections n'a enregistré qu’une seule liste de candidats, mais l’élection est maintenue.

Source : AA

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