Plusieurs décrets présidentiels portant révocation de 15 diplomates tunisiens en poste jusque-là dans 12 pays, ont été promulgués par le président tunisien Kaïs Saïed, selon le dernier numéro du Journal Officiel de la République Tunisienne (JORT), en date du 24 novembre 2021.
Selon les décrets présidentiels parus au JORT, la cessation de fonctions concerne des ambassadeurs extraordinaires et plénipotentiaires et des consuls tunisiens à Berlin, Pretoria, Ankara, Pékin, Ouagadougou et Abuja.
Le président tunisien a également mis fin par décret à la mission d’ambassadeurs extraordinaires et plénipotentiaires, de consuls et d’un consul général à Lyon, Abidjan, Varsovie, Rome et Palerme, ainsi qu'à Grenoble, Montréal et Brasilia.
Les décrets présidentiels portant révocation de diplomates sont entrés en vigueur depuis le 31 août 2021, selon le JORT, sans expliquer les raisons pour lesquelles ces décisions n’ont pas été annoncées au préalable.
La Tunisie est en proie, depuis le 25 juillet dernier, à une crise politique aiguë. À cette date, le président Kaïs Saïed avait pris une série de mesures d'exception, portant notamment suspension des travaux du Parlement et levée de l'immunité dont bénéficiaient les députés.
Il avait également suspendu l’Instance de contrôle de la constitutionnalité des lois et décidé de légiférer par voie de décrets, de même qu'il a limogé de son poste le chef du gouvernement, Hichem Mechichi, prenant ainsi la tête de l'exécutif, assisté d'un gouvernement dont il a nommé la cheffe en la personne de l’universitaire Najla Bouden.
La majorité des forces politiques tunisiennes rejette les décisions de Saïed, qu'elle considère comme étant « un coup d'Etat contre la Constitution », tandis que d'autres partis les soutiennent, estimant qu'il s'agit d'une « restauration du processus de la Révolution » de 2011, qui avait déposé le régime de l'ancien président, Zine El-Abidine Ben Ali.
Source : AA