Les jeunes d’Al Kamour ont mis en application leurs menaces, ce samedi 20 novembre, en fermant une vanne de production de pétrole et en bloquant, dans la matinée, le croisement reliant Tataouine à Médenine.
Des actes qui s’inscrivent dans la lignées de l’ultimatum lancé au gouvernement et pour protester contre ce qu’ils considèrent comme une nonchalance de sa part face à leurs revendications, notamment la concrétisation des termes de l’accord du mois de novembre 2020.
La Coordination du sit-in d’El Kamour avait appelé, dès ce matin les habitants de Tataouine à se rassembler à la place du Peuple, pour étudier les mesures d’escalade à prendre au vu de la non-application des dispositions de l’accord en question.
Le porte-parole du sit-in El Kamour, Tarek Haddad, était intervenu, le 17 novembre, pour exprimer son mécontentement et celui des jeunes d’El Kamour face au non-respect par le gouvernement des termes de l’accord de novembre 2020.
Dans cet accord, signé le 8 novembre 2020, le gouvernement s’engage notamment à ne pas intenter de procès contre les sit-inneurs et à l’abandon de toutes les charges liées aux manifestations d’El Kamour depuis 2017. Or, selon Tarek Haddad des jeunes ont été convoqués par la justice.
Tarek Haddad s’est également adressé au président de la République, Kais Saied le critiquant sur son manque d’interaction avec les revendications de la jeunesse de la région, d’autant plus qu’il les avait précédemment reçus au palais de Carthage, et avait souligné la nécessité d’accorder une attention particulière aux problèmes de la région et de chercher à mettre en œuvre tous les points contenus dans l’accord de novembre 2020.
Il avait également fixé un ultimatum au gouvernement qui a jusqu’au 20 novembre prochain pour mettre en application tous les points de l’accord avant d’entamer une série de manifestations et de blocages en tous genres menant vers les sites pétroliers de la région.
Rappelons que le 8 novembre dernier, un sit-in de protestation avait été organisé pour appeler le gouvernement à honorer ses engagements et mettre en application les termes de l’accord et les mesures convenues avec l’ancien chef du gouvernement, Hichem Mechichi.
Les protestataires ont tenu à rappeler qu’ils avaient respecté leurs engagements et les dispositions de l’accord, indiquant que toutes les manifestations et protestations ont été levées depuis un an.
Ils ont, cependant, tenu à rappeler qu’ils s’engageraient dans une nouvelle escalade au cas où l’application des clauses de l’accord, notamment le fonds de développement et l’enveloppe de 80 millions de dinars prendraient encore du retard.
Suite à cet accord signé, le 8 novembre 2020 entre le gouvernement et la coordination d’El Kamour en novembre 2021, la production de pétrole ainsi que les activités des entreprises opérant dans le domaine de l’énergie dans la région, avaient repris.
Les points de l’accord
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Le versement de 80 millions de dinars annuels dans le fonds du développement. Cet accord prévoit en effet une allocation de 80 millions de dinars pour un fonds de développement et d’investissement dédié au gouvernorat de Tataouine.
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1000 projets sous formes de crédits avant la fin de l’année 2020.
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Recrutement immédiat de 215 agents par les compagnies pétrolières en 2020 et de 70 autres en 2021.
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Recrutement de 1000 agents et cadres par les sociétés de l’environnement.
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L’affiliation des sociétés de l’environnement au ministère de l’Agriculture, des ressources hydrauliques et de la pêche.
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100 crédits d’une valeur totale de 2.2 millions de dinars pour le financement des projets.
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1,2 million de dinars au profit des associations du développement.
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2,6 millions de dinars au profit des municipalités de la région.
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1,2 million de dinars au profit de l’Union Sportive de Tataouine.
Source : Webdo