Le président tunisien prévoit d’introduire des « réformes » sur le système politique

Le président tunisien, Kaïs Saïed, a annoncé, jeudi, qu'il prévoyait d’introduire des « réformes » sur le système politique de manière à répondre aux aspirations du peuple.

Saïed s’exprimait à l’ouverture de la réunion du Conseil des ministres, tenue au Palais de Carthage dans la capitale, Tunis, indique un communiqué de la Présidence de la République Tunisienne.

« Les crises qui ont été fomentées, visent à détourner l’attention du peuple tunisien de ses vrais problèmes », a déclaré le locataire de Carthage.

Et Saïed d’ajouter qu’« un calendrier est en cours d’élaboration pour introduire des réformes sur le système politique de manière à répondre aux aspirations des Tunisiens », sans donner plus de détails.

« La Tunisie a plus que jamais besoin davantage de projets de décrets-lois, dont un projet de décret-loi relatif à la réconciliation fiscale (avec les personnes accusées de corruption) et celui relatif à la réduction des délais de procédure dans les affaires liées aux infractions et crimes électoraux », a estimé le chef de l’Etat.

« La justice est celle de l'Etat tunisien, elle est indépendante et n’obéit qu’à la loi », a martelé le président tunisien, soulignant que « le peuple tunisien veut assainir le pays et cela ne peut se faire sans une justice équitable et des magistrats au-dessus de tout soupçon ».

Lors de son entretien au Palais de Carthage, début octobre dernier, avec le président de la Cour des Comptes, Néjib Ktari, Saïed avait appelé la justice à « assumer sa responsabilité et à juger les personnes impliquées dans des affaires de corruption liées aux élections législatives et présidentielle tenues en 2019 ».

La Tunisie est en proie, depuis le 25 juillet dernier, à une crise politique aiguë. À cette date, le président Kaïs Saïed avait pris une série de mesures d'exception, portant notamment suspension des travaux du Parlement et levée de l'immunité dont bénéficiaient les députés.

Il avait également suspendu l’Instance de contrôle de la constitutionnalité des lois et décidé de légiférer par voie de décrets, de même qu'il a limogé de son poste le chef du gouvernement, Hichem Mechichi, prenant ainsi la tête de l'exécutif, assisté d'un gouvernement dont il a nommé la cheffe en la personne de l’universitaire Najla Bouden.

La majorité des forces politiques tunisiennes rejette les décisions de Saïed, qu'elle considère comme étant « un coup d'Etat contre la Constitution », tandis que d'autres partis les soutiennent, estimant qu'il s'agit d'une « restauration du processus de la Révolution » de 2011, qui avait déposé le régime de l'ancien président, Zine El-Abidine Ben Ali.

Au cours des trois derniers mois, la capitale tunisienne a été le théâtre de mouvements de protestation, auxquels des milliers de personnes ont pris part, pour dénoncer les mesures d’exception de Kaïs Saïed.

Source : AA

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