Le secrétaire général adjoint de l'Union générale tunisienne du travail (UGTT), Samir Cheffi, a déclaré, samedi, que la situation sociale dans son pays est « très difficile, et laisse présager d’une explosion sociale ».
C’est ce qui ressort d'une déclaration accordée par Samir Cheffi à la radio tunisienne privée « Jawhara FM ».
La Tunisie est en proie, depuis le 25 juillet dernier, à une crise politique aiguë. À cette date, le président Kaïs Saïed avait pris une série de mesures d'exception, portant notamment suspension des travaux du Parlement et levée de l'immunité dont bénéficiaient les députés.
Il avait également abrogé l’Instance de contrôle de la constitutionnalité des lois et décidé de légiférer par voie de décrets présidentiels, de même qu'il a limogé de son poste le chef du gouvernement, Hichem Mechichi, prenant ainsi la tête de l'exécutif, assisté d'un gouvernement dont il a nommé la cheffe en la personne de l’universitaire Najla Bouden.
Le responsable syndical a ajouté que « le fait de tourner le dos à la situation sociale sous prétexte de la crise économique est une approche ratée, qui ne peut qu’enfoncer davantage le pays dans la crise et provoquer l’explosion sociale ».
« L'UGTT (la centrale syndicale) était l'une des forces qui considéraient que les décisions du 25 juillet dernier, étaient le résultat de l'échec de toute une décennie marquée par la trahison des objectifs de la révolution et l’indifférence aux aspirations du peuple à construire un État démocratique, réaliser la justice sociale, lutter contre la corruption et garantir des emplois à tous ceux qui en ont besoin », a déclaré Cheffi.
La majorité des forces politiques tunisiennes rejette les décisions de Saïed, qu'elle considère comme étant « un coup d'Etat contre la Constitution », tandis que d'autres partis les soutiennent, estimant qu'il s'agit d'une « restauration du processus de la Révolution » de 2011, qui avait déposé le régime de l'ancien président, Zine El-Abidine Ben Ali.
Le secrétaire général adjoint de l’UGTT a évoqué « la nécessité d’une approche participative pour reconstruire le pays et déterminer les orientations et les options ».
Il a souligné que « le centrale syndicale aspire à un dialogue national authentique auquel participeront toutes les forces qui croient au changement ».
La Tunisie est en proie à de nombreuses difficultés économiques, alors que le déficit budgétaire a atteint 2,63 milliards de dinars (947,1 millions de dollars) au cours des sept premiers mois de 2021.
Le pays doit mobiliser plus de 10 milliards de dinars supplémentaires (3,59 milliards de dollars) jusqu'à fin 2021.
Source : AA