Le Président algérien Abdelmadjid Tebboune ne participera pas à la Conférence internationale sur la Libye, prévue vendredi 12 novembre courant à Paris, en France. « Les conditions ne sont pas réunies pour la participation personnelle du Président », a affirmé, ce mercredi, le ministre algérien des Affaires étrangères Ramtane Lamamra.
S’exprimant lors d’une conférence de presse, le ministre précise, toutefois, que l’Algérie sera représentée lors de ce rendez-vous. « Nos frères libyens ont insisté pour une participation active de l’Algérie, nous allons donc participer », a-t-il déclaré. C’est donc Ramtane Lamamra qui fera le déplacement à la capitale française pour présider la délégation algérienne.
S’exprimant sur la dernière déclaration de l’Elysée concernant « les regrets d’Emmanuel Macron », le ministre algérien des affaires étrangères la qualifie de « raisonnable ». « Ce sont des idées raisonnables, qui respectent l’histoire, le présent de l’Algérie et la nation algérienne », lance-t-il.
La tension entre Alger et Paris est, rappelons-le, à son paroxysme depuis les déclarations d’Emmanuel Macron qui a jeté le doute, le 30 septembre dernier, sur l’histoire « de la Nation algérienne », tout en qualifiant le régime algérien de « politico-militaire ».
Hier mardi, la présidence française a indiqué que « le Président Macron regrette les polémiques et les malentendus engendrés par les propos rapportés » et signifie son « plus grand respect pour la nation algérienne, pour son histoire et pour la souveraineté de l’Algérie ».
« Il (Emmanuel Macron, ndlr) est fortement attaché au développement de la relation entre la France et l’Algérie », avait précisé un conseiller du Président français, au cours d’un brief de presse consacré à la conférence sur la Libye, qui se tiendra ce vendredi à Paris.
Ce dernier a affirmé également que « Abdelmadjid Tebboune était invité à la conférence de vendredi à Paris afin d’aider l’Etat libyen à se stabiliser, notamment en préparant l’élection présidentielle du pays prévue le 24 décembre ». « L’Algérie est un acteur majeur dans la région et le Président souhaite la participation du Président Tebboune à cette conférence », avait-il souligné. Mais côté algérien, on ne décolère pas visiblement.
Dans un entretien accordé, le 6 novembre dernier au magazine allemand, ‘’Der Spiegel’’, le Président algérien avait prévenu qu’il ne ferait pas « le premier pas » en direction de la France, précisant que Macron « a rouvert un vieux conflit de manière totalement inutile ». « Pourquoi a-t-il dit ça ? Je pense que c’était pour des raisons électorales stratégiques », avait-il ajouté. «On ne touche pas à l’histoire d’un peuple, et on n’insulte pas les Algériens », avait-il enchaîné.
Source : AA