L'Union générale tunisienne du travail (UGTT) a appelé mercredi le président du pays, Kaïs Saïed, à présenter une feuille de route qui met fin à l’état d’exception et lève l’ambiguïté qui prévaut sur la situation générale dans le pays.
C’est ce qui ressort d’un communiqué publié par la centrale syndicale, à l’issue de la réunion de sa commission administrative dans la ville de Hammamet (gouvernorat de Nabeul - nord-est), et consulté par l’Agence Anadolu.
La Tunisie est en proie, depuis le 25 juillet dernier, à une crise politique aiguë. À cette date, le président Kaïs Saïed avait pris une série de mesures d'exception, portant notamment suspension des travaux du Parlement et levée de l'immunité dont bénéficiaient les députés.
Il avait également abrogé l’Instance de contrôle de la constitutionnalité des lois et décidé de légiférer par voie de décrets présidentiels, de même qu'il a limogé de son poste le chef du gouvernement, Hichem Mechichi, prenant ainsi la tête de l'exécutif, assisté d'un gouvernement dont il a nommé la cheffe en la personne de l’universitaire Najla Bouden.
Dans son communiqué, l’UGTT appelle à « clarifier la vision politique, tracer une voie pour une authentique restauration du processus et lever l’ambiguïté qui prévaut sur la situation générale dans le pays ». Il est question également d’« élaborer une feuille de route qui met fin à l’état d’exception, fixe des perspectives, de manière à créer les conditions propices à la stabilité et œuvrer à la construction de la démocratie ».
Le syndicat a réitéré son « rejet total de toute ingérence étrangère dans les affaires internes de la Tunisie ».
Le principal syndicat du pays a réitéré sa position concernant « l’impératif de tenir un véritable dialogue national selon des conditions et des critères qui prennent exclusivement en considération l’intérêt du pays ».
«L'administration tunisienne doit être tenue à l'écart des tiraillements politiques, de toute instrumentalisation à des fins partisanes et des tentatives d’assujettissement au pouvoir exécutif », a insisté l’UGTT.
Plus tôt mercredi, le secrétaire général adjoint de l’UGTT, Hfaiedh Hfaiedh, a déclaré que « la centrale syndicale est attachée à la mise en place d’une feuille de route claire qui fixe les délais pour les mesures d’exception et les prochaines échéances électorales ».
La majorité des forces politiques tunisiennes rejette les décisions de Saïed, qu'elle considère comme étant « un coup d'Etat contre la Constitution », tandis que d'autres partis les soutiennent, estimant qu'il s'agit d'une « restauration du processus de la Révolution » de 2011, qui avait déposé le régime de l'ancien président, Zine El-Abidine Ben Ali.
Source : AA