AIE :"Ceux qui ne respectent pas leurs engagements en matière de climat recevront un avertissement en 2023"

Le directeur exécutif de l'Agence internationale de l'énergie (AIE) a déclaré, dimanche, que les pays qui ne respectent pas leurs engagements en matière de climat recevront des avertissements lors du prochain sommet de l'ONU sur le climat, prévu en 2023.

Interrogé par l'Agence Anadolu en marge de la conférence COP26, Fatih Birol a déclaré que la présidence de la COP26 a chargé l'AIE de surveiller et de rendre compte des progrès réalisés par les pays.

Bien que l'accord de Paris sur le climat, signé en 2015 lors du sommet de la COP21 et visant à limiter le réchauffement climatique à 1,5 degré Celsius au-dessus des niveaux préindustriels, soit juridiquement contraignant, aucune sanction ou pénalité n'est prévue pour les pays qui ne respectent pas leurs engagements en matière de climat.

Le directeur exécutif de l'AIE a souligné que le sommet de 2023, qui se tiendra aux Émirats arabes unis, fera le point sur les progrès réalisés par les différents pays.

"Nous suivrons les actions des pays et annoncerons s'ils ont concrétisé leurs engagements en la matière à l'horizon 2023. Nous annoncerons quels pays modifient leurs engagements ou ne les respectent pas", a-t-il précisé.

Et d’ajouter : "Il y aura donc une sorte de sanction sous forme d'avertissement".

Un nombre croissant de pays s'engagent à atteindre le niveau d'émissions nettes zéro d'ici 2050 et 2060, l'Inde s'engageant à atteindre ce niveau d'ici 2070.

Au cours de la première semaine de la COP26, des pays tels que l'Indonésie, le Viêt Nam, la Pologne, la Corée du Sud, l'Égypte, l'Espagne, le Népal, Singapour, le Chili et l'Ukraine, ainsi que de grandes banques internationales, se sont engagés à mettre un terme à tout financement public international de nouvelles centrales au charbon d'ici à la fin de 2021.

La Chine et les États-Unis ne se sont pas joints aux engagements à renoncer au charbon.

- Financement de la lutte contre le changement climatique

Birol a également souligné l'importance des engagements en matière de financement de la lutte contre le changement climatique, qu'il considère comme le plus grand défi à relever dans ce domaine.

En 2009, les pays développés se sont engagés à mobiliser conjointement 100 milliards de dollars par an d'ici 2020 pour répondre aux besoins des pays en développement afin de mener des actions significatives de réduction des émissions avec une mise en œuvre transparente.

Bien que cet objectif ait été réaffirmé dans le cadre de l'Accord de Paris et que les parties se soient engagées à poursuivre la réalisation de cet objectif jusqu'en 2025, la présidence de la COP26 a annoncé avant le sommet que les pays développés ne seraient en mesure de respecter la promesse de 100 milliards de dollars de financement qu'en 2023.

"Les pays en développement ont besoin d'environ 1 100 milliards de dollars par an pour lutter contre le changement climatique et assurer la transition vers une énergie propre. Or, les pays développés ne parviennent même pas à honorer la promesse de 100 milliards de dollars de financement", a déclaré le directeur exécutif de l'AIE.

Près de 90 % des émissions proviendront des pays en développement et des pays émergents, mais seuls 20 % des investissements dans les énergies propres sont destinés à ces pays, a-t-il ajouté.

Fatih Birol a expliqué que dans les pays développés comme le Japon et ceux d'Amérique du Nord et d'Europe, les investissements dans le domaine de l'énergie ont accès à des financements, alors que ce n'est pas le cas dans les pays en développement et les économies émergentes.

Soulignant que ces pays sont confrontés à de nombreux obstacles pour accéder aux financements, il a rappelé que 600 millions de personnes en Afrique et 1 milliard de personnes dans le monde n'ont pas accès à l'électricité.

"Plus affligeant encore, 2,6 milliards de personnes dans le monde utilisent du bois ou du fourrage pour cuisiner et se réchauffer. C'est un grand problème qui entraîne des maladies respiratoires chez les enfants et les femmes. Ces affections sont l'une des trois causes les plus répandues de décès prématurés", a conclu le directeur exécutif de l'AIE.

Source : AA

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