La section tunisienne de l'Union internationale des Oulémas musulmans a exprimé son « regret », quant à la décision du ministère tunisien des Affaires religieuses de rompre un accord de coopération, en vigueur depuis 2012, portant sur la formation des imams tunisiens et sur l’organisation de manifestations conjointes.
Par voie de communiqué publié vendredi, la section tunisienne de l’Union internationale des Oulémas musulmans a indiqué qu’elle a été informée par écrit de la décision d’annulation de cet accord, le mercredi 27 octobre 2021, via une correspondance signée par le nouveau ministre tunisien des Affaires religieuses (Brahim Chaibi, NDLR), l’informant que le ministère a décidé de rompre unilatéralement cet accord de coopération.
La section tunisienne a tenu à souligner qu’elle reste disposée, en tant que composante de la société civile, « à coopérer avec le ministère des Affaires religieuses, ou avec toute autre institution gouvernementale ou non gouvernementale, dans le cadre de la loi tunisienne et selon les domaines qui relèvent de sa compétence », rappelant en ce sens que ses oulémas sont des savants tunisiens, et sont diplômés de l’Université de Théologie Ez-Zitouna.
Le département des Affaires religieuses a également annulé un accord de coopération, avec le Centre Islam et Démocratie. L’information avait été révélée, jeudi, par l’Agence Tunis Afrique Presse (TAP/Officiel), et a été reprise, dans la foulée, par plusieurs médias tunisiens.
Une source au sein du ministère des Affaires religieuses contactée par l’Agence Anadolu, a confirmé que ces accords de coopération et de partenariat, avec la section tunisienne de l'Union internationale des Oulémas musulmans et le Centre Islam et Démocratie, conclus respectivement en 2012 et en 2014, ont été bel et bien rompus, de manière unilatérale par le ministère.
La même source, qui a requis l’anonymat, a expliqué que « les programmes proposés dans le cadre de ces accords de coopération se sont révélés, en fin de compte, inadaptés aux besoins et aux exigences du ministère », faisant observer que « les dirigeants de ces deux organisations, affichaient des appartenances politiques claires et connues par tout le monde, occupant même des postes de responsabilité dans des partis politiques ».
Le ministère des Affaires religieuses devrait être tenu « à l’écart des interférences ou des partis pris politiques », a soutenu la même source, qui a tenu à souligner, à cet effet, que le nouveau ministre avait insisté maintes fois sur « la nécessité de préserver la neutralité du département ».
La même source a indiqué, par ailleurs, que la formation des imams et l’organisation des conférences, séminaires et congrès, sont assurées par l’Etat tunisien, avec ses propres moyens, ou à travers des accords ou des conventions de partenariat avec des composantes de la société civile.
Source : AA