Décidée, samedi, par le chef de l’Etat algérien, Abdelmadjid Tebboune, cette action a eu lieu pour la première fois en Algérie depuis l’indépendance du pays en 1662.
Plusieurs institutions et administrations publiques algériennes ont observé, ce dimanche 17 octobre, une minute de silence à la mémoire des victimes de la répression de la police française, un certain 17 octobre 1961 à Paris.
Décidée, samedi, par le chef de l’Etat algérien, Abdelmadjid Tebboune, cette action a eu lieu pour la première fois en Algérie depuis l’indépendance du pays en 1662.
Elle intervient dans un contexte marqué par l’exacerbation du conflit sur la mémoire et la crispation dans les relations entre l’Algérie et la France, suite à la dernière déclaration du président français, Emmanuel Macron, accusé d’avoir jeté le doute sur l’existence de la Nation algérienne avant 1830, date de la colonisation de l’Algérie par la France.
Pour cette journée, le Président Abdelmadjid Tebboune, les présidents des deux chambres du parlement, Salah Goudjil (Sénat) et Brahim Boughali (APN) se sont recueillis au sanctuaire du Martyr à Alger.
Au cours de cette cérémonie commémorative, le président Tebboune a échangé des propos avec d’anciens moudjahidine et des membres de la famille révolutionnaire, notamment ceux de la Fédération de France du Front de libération nationale (FLN).
A 11h00, des employés de plusieurs administrations et entreprises publiques ont observé, à leur tour, une minute de silence, alors qu’au niveau des ports du pays, dont celui de la capitale Alger, les sirènes des bateaux ont résonné.
Pour rappel, le Président Tebboune a décrété l’observation d’une minute de silence, le 17 octobre de chaque année à 11h à travers le territoire national, à la mémoire des martyrs des massacres du 17 octobre 1961 à Paris, et ce, à compter de ce dimanche.
L’évènement du 17 octobre 1961, renvoie, historiquement, à la répression féroce, par la police française, d’une manifestation des émigrés algériens organisée pour dénoncer le couvre-feu qui leur a été imposé arbitrairement et pour soutenir la cause algérienne et la revendication de l’indépendance du pays. Des dizaines de manifestants ont été tués par balles ou jetés à la Seine où ils sont morts noyés.
Malgré l’insistance, y compris des historiens, la France officielle refuse toujours de reconnaître ces crimes et de présenter des excuses aux familles des victimes et au peuple Algérien en général.
Pourtant, à la veille de la commémoration de ces évènements, le président français Emmanuel Macron a dénoncé, à l’occasion d’une cérémonie officielle organisée samedi à Paris, des « crimes inexcusables pour la République ».
«Près de 12 000 Algériens furent arrêtés et transférés dans des centres de tri au stade de Coubertin, au Palais des sports et dans d'autres lieux. Outre de nombreux blessés, plusieurs dizaines furent tués, leurs corps jetés dans la Seine », reconnaît pour la première fois la présidence française dans un communiqué, alors que le bilan officiel ne dénombrait jusqu’à présent que trois victimes.
Source : AA