Tunisie: Le principal syndicat du pays rejette toute ingérence étrangère

L'Union Générale Tunisienne du Travail (UGTT) a exprimé samedi son rejet de toute « ingérence étrangère » dans les affaires internes du pays « sous n'importe quel prétexte ».

C’est ce qui ressort d’un communiqué publié par la centrale syndicale, et consulté par le correspondant de l’Agence Anadolu.

Le Parlement européen avait annoncé, jeudi, dans un communiqué publié sur son site, que la situation politique en Tunisie sera à l’ordre du jour de sa séance plénière prévue le 19 octobre courant, entre 15h00 et 20h00, après les mesures d’exception décrétées par le président Kaïs Saïed et leurs répercussions sur le processus démocratique et politique en Tunisie.

« Toute ingérence étrangère constitue une atteinte à la souveraineté nationale et une consécration d'une tendance colonialiste révolue qui cherche à donner des leçons ratées de démocratie, alors qu’elle a observé le silence face à l'appauvrissement, l’endettement et les menaces terroristes auxquels la Tunisie était en proie, sous le régime de la coalition au pouvoir qui a sollicité des pays étrangers sous prétexte de défendre la démocratie », souligne l’UGTT dans son communiqué.

La centrale syndicale a fait remarquer à cet effet que « la situation en Tunisie, est une affaire interne qui se règle pacifiquement entre les Tunisiennes et les Tunisiens, et toute ingérence étrangère est préjudiciable aux intérêts de la Tunisie et exacerbe les dissensions en son sein ».

Le communiqué a appelé « les pays occidentaux (sans les nommer) qui exercent des pressions sur la Tunisie, à reconsidérer leur politique à son égard et à tenir compte de leurs relations traditionnelles avec elle, qui sont fondées sur le respect mutuel, ainsi que sur le respect de la volonté du peuple et de son droit à définir sa politique, à choisir ses dirigeants et à construire des relations équilibrées ».

L’UGTT a également exhorté ces pays à « soutenir la Tunisie en procédant à l’audit de ses dettes, à leur rééchelonnement ou en les réinvestissant ».

Il a par ailleurs mis en garde contre le « prolongement de l’état d’exception », appelant « à fixer des délais proches pour y mettre fin ».

La Tunisie est en proie à une grave crise politique depuis que Kaïs Saïed avait décidé le 25 juillet de révoquer le Chef du gouvernement Hichem Mechichi, geler les pouvoirs du Parlement pour une durée de 30 jours, et de lever l’immunité des députés, dans le cadre de mesures d’exception. Le chef de l’Etat avait annoncé également qu’il s’arrogeait le pouvoir exécutif avec l’aide d’un gouvernement dont il désignera le chef.

Le locataire de Carthage avait décidé le 22 septembre de supprimer l'instance provisoire de contrôle de la constitutionnalité des projets de loi, de légiférer par décrets présidentiels.

La majorité des partis a rejeté les décisions de Saïed, prorogées sine die en date du 24 août écoulé. Certains partis ont qualifié ces décisions de « coup d’Etat contre la Constitution », tandis que d’autres formations politiques y ont été favorables, estimant qu’il s’agit d’une « restauration du processus révolutionnaire », sur fond de crises politiques, économiques, et sanitaires (Covid-19).

La Tunisie s’est dotée le 11 octobre courant, d’un nouveau gouvernement composé de 24 ministres et d’une secrétaire d’Etat, dirigé par Najla Bouden Romdhane, qui a été nommée à ce poste par Kaïs Saïed le 29 septembre dernier.

Source : AA

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