Moody’s abaisse la note de la Tunisie à Caa1 et maintient une perspective négative.Comment expliquer ce déclassement à Caa1?
Selon le communiqué de Moody’s cela reflète l’affaiblissement de la gouvernance et une incertitude accrue quant à la capacité du gouvernement à mettre en œuvre des mesures qui garantiraient un accès renouvelé au financement pour répondre aux besoins de financement élevés au cours des prochaines années.
Ainsi, le communiqué mentionne: « Il existe un risque que, si un financement important n’est pas assuré, une forte pression de liquidité puisse conduire à un défaut. Ce risque est en partie atténué par l’accumulation passée du volant de réserves de change qui fournit un certain soutien aux futurs paiements du service de la dette extérieure à court terme. »
Plus encore le déclassement est lié également aux retards prolongés des réformes… Et pour expliquer un tel déclassement à Caa1, cela revient essentiellement à l’affaiblissement de la gouvernance. Et en raison de la crise constitutionnelle ayant éclaté le 25 juillet. A la suite du gel des travaux de l’ARP et de l’absence de la Cour constitutionnelle « habilitée à régler les différends entre les pouvoirs exécutif et législatif. » De ce fait, face à une incertitude persistante, les perspectives de réformes budgétaires et économiques sont faibles… Et ce, dans le but de répondre aux besoins de financement à venir du gouvernement.
Or pour s’en sortir !
Pour 2022, Moody’s envisage que le renouvellement de l’accès aux prêts multilatéraux et bilatéraux reposera très probablement sur la négociation réussie d’un programme du FMI resté insaisissable depuis l’annulation du précédent programme quadriennal en avril 2020.
Rappelons entre autres qu’à court terme, la notation Caa1 reste soutenue par le coussin de réserve de change de 7,8 milliards de dollars. Et ce, depuis septembre 2021. Celle-ci offre un filet de sécurité pour les besoins de financement restants du gouvernement cette année et des besoins de refinancement externe estimés à environ 1,5 milliard de dollars en 2022, avant d’augmenter par la suite.
Source: L'économiste Maghrebin