Washington a félicité, mardi, Tunis pour la formation de son nouveau gouvernement, exprimant son aspiration à « l’instauration d’un processus inclusif impliquant tous les protagonistes, pour un retour rapide au cadre constitutionnel ».
C’est ce qui ressort des déclarations du porte-parole du Département d'Etat américain, Ned Price, rapportées dans un communiqué de l'ambassade américaine en Tunisie, consulté par le correspondant de l’Agence Anadolu
« Nous félicitons la Tunisie pour la formation d'un nouveau gouvernement dirigé par Mme Najla Bouden Romdhane », a déclaré Price.
« La formation du nouveau gouvernement, qui compte 9 femmes, est un pas en avant accompli par la Tunisie pour relever les défis économiques, sanitaires et sociaux importants auxquels le pays est confronté », a-t-il ajouté.
« Nous attendons avec impatience d'autres annonces sur l’instauration d’un processus inclusif, impliquant tous les protagonistes pour un retour rapide au cadre constitutionnel », a déclaré le porte-parole de la diplomatie américaine.
Le porte-parole du Département d’Etat américain, avait souligné le 7 octobre courant que Washington était « inquiet et déçu par les informations en provenance de Tunisie faisant état de la comparution de journalistes devant les tribunaux militaires, ainsi que par la situation des droits de l’homme dans ce pays ».
Price avait exhorté le président tunisien Kaïs Saïed et la nouvelle cheffe du gouvernement Najla Bouden Romdhane à « répondre à l'appel du peuple pour une feuille de route claire à même de permettre le retour à un processus démocratique transparent qui inclut la société civile et les différentes sensibilités politiques ».
« Il est essentiel que le gouvernement tunisien remplisse ses obligations en matière de respect des droits de l'homme conformément à la Constitution et au décret présidentiel n° 2021-117 du 22 septembre 2021 », avait-t-il insisté.
La nouvelle cheffe du gouvernement tunisien, Najla Bouden Romdhane, et les membres de son cabinet avaient prêté serment lundi devant le Président de la République Kaïs Saïed, au cours d’une cérémonie solennelle organisée au Palais de Carthage.
Le nouveau gouvernement tunisien se compose de 24 ministres et une secrétaire d’Etat, dont 9 femmes.
La Présidence Tunisienne avait annoncé le 29 septembre dernier, dans un communiqué, que Kaïs Saïed avait chargé l’universitaire Najla Bouden Romdhane de former un nouveau gouvernement, devenant ainsi la première femme dans l’histoire de la Tunisie à occuper ce poste.
La Tunisie est en proie à une grave crise politique depuis que Kaïs Saïed avait décidé le 25 juillet de révoquer le Chef du gouvernement Hichem Mechichi, geler les pouvoirs du Parlement pour une durée de 30 jours, et de lever l’immunité des députés, dans le cadre de mesures d’exception. Le chef de l’Etat avait annoncé également qu’il s’arrogeait le pouvoir exécutif avec l’aide d’un gouvernement dont il désignera le chef.
Le locataire de Carthage avait décidé le 22 septembre de supprimer l'instance provisoire de contrôle de la constitutionnalité des projets de loi, de légiférer par décrets présidentiels selon le décret présidentiel n° 2021-117 publié dans le Journal Officiel de la République Tunisienne (JORT).
La majorité des partis a rejeté les décisions de Saïed, prorogées sine die en date du 24 août écoulé. Certains partis ont qualifié ces décisions de « coup d’Etat contre la Constitution », tandis que d’autres formations politiques y ont été favorables, estimant qu’il s’agit d’une « restauration du processus révolutionnaire », sur fond de crises politiques, économiques, et sanitaires (Covid-19).
Source : AA