La cheffe du gouvernement tunisien, Najla Bouden, a déclaré, lundi, que son gouvernement s'emploierait à restaurer la confiance dans l'Etat.
C'est ce qui est ressorti de son discours diffusé en direct par la télévision d'Etat, lors de la cérémonie de prestation de serment des membres du gouvernement devant le Président du pays, Kaïs Saïed, au palais de Carthage.
Bouden a déclaré que son gouvernement "œuvrera pour restaurer la confiance dans l'État et restaurer la confiance des citoyens et des jeunes en eux-mêmes".
"Cette confiance ne pourrait être acquise qu'avec le sentiment d'être un citoyen de plein droit", a souligné Bouden, en notant qu'elle "travaillerait également à restaurer la confiance des parties étrangères en Tunisie".
La cheffe du gouvernement tunisien a estimé que "la confiance dans les transactions ne peut être acquise qu'en appliquant la loi sans exception, notamment dans la lutte contre la corruption, qui s'accroît de jour en jour".
Najla Bouden s'est engagée à "œuvrer à la revitalisation du cycle économique afin d'améliorer les conditions de vie des citoyens", soulignant que "la volonté du gouvernement est d'œuvrer dans l'intérêt de la Tunisie, de répondre aux attentes de son peuple et d'être ouvert à toutes les parties".
La responsable tunisienne a également souligné que "la grande structure des ministères a été préservée, pour que le gouvernement puisse commencer les travaux immédiatement".
Plus tôt dans la journée du lundi, la présidence tunisienne a annoncé, via sa page Facebook, que le Chef de l'Etat a signé le décret portant nomination du chef du gouvernement et de son équipe.
La télévision d'Etat tunisienne a retransmis en direct la cérémonie de prestation de serment des ministres du nouveau gouvernement devant le Président Saïd au palais de Carthage.
Selon le correspondant de l'Agence Anadolu, le nouveau gouvernement comprend 8 femmes ministres sur un total de 24 portefeuilles ministériels, contre 5 femmes ministres dans le gouvernement précédent dirigé par Hichem Méchichi.
Les ministres de l'"Intérieur", des "Affaires étrangères", de la "Jeunesse" et de l' "Éducation" ont conservé leurs fonctions, tandis que la ministre des Domaines de l'État et des Affaires foncières, Leila Jaffel, a été désignée ministre de la Justice.
La Présidence de la République de Tunisie avait annoncé, le 29 septembre, que le président de la République Kaïs Saïed a chargé l'universitaire Najla Bouden Romdhane de former le gouvernement.
Najla Bouden devient ainsi la première femme cheffe du gouvernement dans l'histoire de la Tunisie.
La Tunisie est en proie à une grave crise politique depuis que le chef de l’Etat avait décidé le 25 juillet dernier de révoquer le Chef du gouvernement Hichem Méchichi, de geler les pouvoirs du Parlement pour une durée de 30 jours, et de lever l’immunité des députés dans le cadre de mesures d’exception.
Kaïs Saïed avait annoncé également qu’il s’arrogeait le pouvoir exécutif avec l’aide d’un gouvernement dont il désignera le chef et a procédé dans les jours suivants à une série de limogeages de ministres et de hauts responsables dans l’appareil de l’Etat.
La majorité des partis ont rejeté les décisions de Saïed, prorogées en date du 24 août écoulé. Certains partis ont qualifié ces décisions de « coup d’Etat contre la Constitution », tandis que d’autres formations politiques les considèrent comme une « restauration du processus », sur fond de crises politique, économique, et sanitaire (Covid-19).
Source : AA