Tunisie : Le MAE condamne les appels à "l'ingérence" de parties étrangères dans ses affaires

Le ministère tunisien des Affaires étrangères a condamné, dimanche, ce qu'il a qualifié d'"invitation" lancée par des partis et des personnalités politiques tunisiens à des "parties étrangères" pour s'ingérer dans les affaires intérieures du pays.

C'est ce qui ressort d'un communiqué du ministère, dans lequel il n'a pas nommé ces parties étrangères ni ceux qui sont derrière ces appels, se contentant de préciser qu'ils ont été émis par "des personnalités et des partis politiques."

"La Tunisie condamne (...) les déclarations et les actions menées par certains partis et personnalités politiques tunisiens appelant des parties étrangères (non nommées) à s'ingérer dans les affaires intérieures", peut-on lire dans le communiqué.

Le ministère des Affaires étrangères a estimé que cet appel vise à "inciter contre la Tunisie, à perturber le processus de correction de l'expérience démocratique, à nuire à la réputation de notre pays et à brouiller ses rapports avec l'étranger."

Le communiqué a fait part de l'étonnement suscité par "le fait que de telles déclarations soient tenues par des personnalités ayant exercé de hautes fonctions au sein de l'Etat et qui auraient dû faire montre de réserve et de responsabilité."

Samedi, le Syndicat du corps diplomatique tunisien (qui représente les fonctionnaires du ministère des Affaires étrangères) a accusé l'ancien président tunisien, Moncef Marzouki (2012-2014), d'avoir incité les autorités d'États étrangers à prendre des mesures punitives contre son pays. Marzouki a contesté ces informations les qualifiant de "mensonges".

Le président tunisien Kaïs Saïed a pour sa part déclaré, samedi, que des parties de l'intérieur avaient demandé à des pays étrangers d'"intervenir dans les affaires" de son pays.

La Tunisie traverse une grave crise politique depuis le 25 juillet dernier, date à laquelle le président Saïed a pris une série de mesures exceptionnelles, dont le gel des compétences du Parlement, la levée de l'immunité de ses députés ainsi que la suppression de l'organe de contrôle de la constitutionnalité des lois. Il a également décidé de légiférer par décrets présidentiels, de présider le ministère public et de démettre le Premier ministre, pour ensuite assumer l’ensemble du pouvoir exécutif.

La majorité des forces politiques rejettent les mesures exceptionnelles décidées par Saïed, et les considèrent comme un "coup d'État contre la Constitution", tandis que d'autres les soutiennent en les considérant comme une "correction du cap de la révolution de 2011", à la lumière des crises politique, économique et sanitaire (pandémie de coronavirus).

Source : AA

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