Kaïs Saïed: « des parties internes ont exhorté des pays étrangers à intervenir dans les affaires de la Tunisie »

Le président tunisien Kaïs Saïed a déclaré, samedi, que des parties internes ont demandé à des pays étrangers d'intervenir dans les affaires de son pays.

Saïed s’exprimait lors de sa rencontre au palais de Carthage, avec le chargé de gérer le ministère de l’Intérieur, Ridha Gharsallaoui, selon une vidéo diffusée par la Présidence de la République Tunisienne sur sa page officielle Facebook.

Le chef de l'Etat a déclaré que des parties internes (sans les nommer) ont demandé à des pays étrangers d’« intervenir dans les affaires » de son pays.

«Ce matin, l’une des parties (sans la nommer) a demandé à des pays étrangers et à des protagonistes internes (sans les nommer) d’intervenir », a déclaré Saïed.

Et le locataire de Carthage d’ajouter, « nous traitons avec les Etats, mais nous voulons qu'ils nous respectent et nous traitons également avec les institutions internationales, mais nous voulons qu'elles respectent la volonté de notre peuple et la souveraineté de l'État ».

Au sujet du futur gouvernement, le président tunisien a indiqué qu'il « sera formé et annoncé sous peu ».

Concernant la manifestation prévue dimanche par les opposants aux mesures d’exception, Saïed a déclaré, « Ils ont annoncé que ce serait le jour de la plus grande mobilisation, mais ne se souviennent-ils pas la semaine dernière (en référence à une manifestation de ses partisans) des citoyens qui ont rallié la capitale Tunis par leurs propres moyens individuels pour manifester et non avec l'argent distribué ».

« Aujourd'hui, l'argent est distribué afin qu'ils puissent mobiliser les gens pour la manifestation qu'ils souhaitent organiser », a poursuivi le président tunisien.

Samedi matin, des dizaines de partisans du Parti des Travailleurs ont participé à un rassemblement de protestation dans la capitale, pour exprimer leur rejet des mesures d’exception du président Saïed. La formation de gauche appelle à un « retour à la voie démocratique ».

Des appels à manifester dimanche ont été lancés par le Hirak « Citoyens contre le coup d’Etat » pour protester contre les mesures d’exception de Saïed.

Le Hirak « Citoyens contre le coup d’Etat » est un rassemblement composé de militants, d'activistes et de citoyens qui rejettent les mesures d’exception du chef de l’Etat, et avait déjà organisé deux manifestations à Tunis les 18 et 26 septembre dernier.​​​​​​​

La Présidence Tunisienne avait annoncé le 29 septembre dernier, dans un communiqué, que Kaïs Saïed avait chargé l’universitaire Najla Bouden de former un nouveau gouvernement, devenant ainsi la première femme dans l’histoire de la Tunisie à occuper ce poste.

La Tunisie est en proie à une grave crise politique depuis que Kaïs Saïed avait décidé le 25 juillet de révoquer le Chef du gouvernement Hichem Mechichi, geler les pouvoirs du Parlement pour une durée de 30 jours, et de lever l’immunité des députés, dans le cadre de mesures d’exception. Le chef de l’Etat avait annoncé également qu’il s’arrogeait le pouvoir exécutif avec l’aide d’un gouvernement dont il désignera le chef.

Le locataire de Carthage avait décidé le 22 septembre de supprimer l'instance provisoire de contrôle de la constitutionnalité des projets de loi, de légiférer par décrets présidentiels selon le décret présidentiel n° 2021-117 publié dans le Journal Officiel de la République Tunisienne (JORT).

La majorité des partis a rejeté les décisions de Saïed, prorogées sine die en date du 24 août écoulé. Certains partis ont qualifié ces décisions de « coup d’Etat contre la Constitution », tandis que d’autres formations politiques y ont été favorables, estimant qu’il s’agit d’une « restauration du processus révolutionnaire », sur fond de crises politiques, économiques, et sanitaires (Covid-19).

Le processus de transition démocratique en Tunisie a été amorcé après qu'une révolution populaire a renversé en 2011 le régime du président de l'époque, Zine El Abidine Ben Ali (1987-2011).

Source : AA

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