Sur la chaîne parlementaire française (LCP), l’historien Benjamin Stora s’est attaqué aux visions étriquées qu’ont les politiques français en ce qui concerne l’histoire d’Algérie. Depuis l’impair commis par Emmanuel Macron, les vociférateurs de la droite et de l’extrême droite se sont dressés pour mettre leur grain de sel.
Il faut dire que le sujet a, de tout temps, été « accrocheur » en France. Alors à quelques mois de la présidentielle, il devient carrément un fonds de commerce.
D’emblée, il rétablit les vérités. « Ce que dit Robert Ménard (maire extrême droite de Béziers) est faux. Parce que la régence d’Alger avait tous les attributs d’une souveraineté. La preuve : à qui on donne le coup d’éventail en 1827 ? Au consul de France », note-t-il.
Tout en mettant en exergue la succession de consuls français en Algérie depuis des années, l’historien souligne l’existence « d’attributs d’État ». « Donc, ce n’est pas vrai de dire qu’il n’y avait pas d’État (en Algérie) », ajoute-il.
Benjamin Stora ne se contente pas d’asséner les vérités aux détracteurs de l’histoire d’Algérie. Il adresse un message direct à Robert Ménard. « Il faudrait qu’il revisite son histoire, en particulier qu’il étudie la liste de tous les consuls français qui se sont succédés », souffle-t-il. Et de claironner, « cet État, qui existe, signifie que sous l’Empire ottoman, il n’était pas nécessaire de passer par le point de vue central, c’est-à-dire par la Turquie, pour avoir une souveraineté. C’était le cas de tous les pays de l’Empire ottoman ».
Enfin, le natif de Constantine rappelle un autre fait : « les minorités ethniques étaient protégées par l’Empire ottoman beaucoup plus qu’en Europe occidentale ». Et de s’interroger, « lorsqu’il le décret d’Elisabeth la catholique fut abrogé en 1492, où vont les populations juives et musulmanes ? ». « En Algérie », a répondu l’animatrice de LCP.
Source : la patrie news