Le Président tunisien Kaïs Saïed et le gouverneur de la Banque Centrale de Tunisie (BCT) Marouane Abbassi ont discuté de la situation économique et financière du pays, et des réformes urgentes à réaliser parallèlement aux réformes politiques pour parvenir au développement.
La rencontre s'est déroulée jeudi au Palais de Carthage dans la capitale, selon un communiqué publié par la Présidence Tunisienne.
Le communiqué indique que les deux parties « ont évoqué des dossiers relatifs aux finances publiques et à la dette publique, et les efforts déployés par toutes les parties pour préparer la loi de finances complémentaire pour l'année 2021 et la loi de finances (budget) pour l'année 2022 ».
Saïed a discuté avec le gouverneur de la BCT « des scénarios possibles pour une sortie de crise, notamment à la lumière des indicateurs positifs sur le début de la reprise de l’activité normale de plusieurs secteurs économiques, ainsi que des relations de la Tunisie avec les bailleurs de fonds internationaux pour la période à venir ».
Des données officielles rendues publiques, mercredi, ont montré que les réserves de change de la Tunisie ont diminué de 9,5% en 9 mois, à 20,9 milliards de dinars (7,4 milliards de dollars) en septembre dernier, contre 23,09 milliards de dinars (8,16 milliards de dollars) fin 2021.
Le Conseil d'Administration de la BCT a prévenu que « la dégradation des finances publiques, qui sont dans une situation vulnérable, ajoutée aux répercussions de la hausse des cours internationaux du pétrole, risquent de compromettre la soutenabilité de la dette publique ».
La BCT s'attend à ce que la dette publique de la Tunisie atteigne 109,23 milliards de dinars (39,18 milliards de dollars) d'ici fin 2021, dont 74,21 milliards de dinars (26,5 milliards de dollars) de dette extérieure.
Outre la crise économique, la Tunisie est en proie à une grave crise politique depuis que Kaïs Saïed avait décidé le 25 juillet de révoquer le Chef du gouvernement Hichem Mechichi, geler les pouvoirs du Parlement pour une durée de 30 jours, et de lever l’immunité des députés, dans le cadre de mesures d’exception. Le chef de l’Etat avait annoncé également qu’il s’arrogeait le pouvoir exécutif avec l’aide d’un gouvernement dont il désignera le chef.
Source : AA